Girls Rock! : Filles électriques
Cinéma

Girls Rock! : Filles électriques

Dans Girls Rock!, de Shane King et Arne Johnson, des filles de 8 à 18 ans cassent la baraque dans un camp musical.

Présenté l’automne dernier par le festival Film Pop lors d’une soirée qui comprenait aussi un spectacle des groupes féminins montréalais Kickers et Pony Up, Girls Rock! est parvenu à faire rire et attendrir un public majoritairement formé de hipsters du Mile-End. On imagine que c’est parce que ce documentaire est venu toucher une corde sensible chez eux, soit la musique en tant que véhicule pour s’affirmer.

Comme le titre le suggère, Girls Rock! s’attarde plus spécifiquement à cette idée telle que personnifiée par des jeunes filles, qui ne sont généralement pas les premières qu’on s’attend à voir empoigner une guitare et un micro et gueuler qui elles sont à la face du monde. C’est pourtant la chance que leur offre le Rock’n’Roll Camp for Girls, le sujet de ce documentaire de Shane King et Arne Johnson.

En cinq jours, les adolescentes et préadolescentes participant au camp forment des groupes, composent des chansons puis les performent sur scène. Le résultat est souvent maladroit et les fausses notes abondent, ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on considère que plusieurs des filles n’avaient jamais touché à une guitare ou une batterie une semaine auparavant. Mais il est néanmoins réjouissant, voire émouvant de les voir jouer tellement elles sont enthousiastes.

Ce qui touche encore plus dans Girls Rock!, c’est comment les filles y découvrent qu’elles n’ont pas nécessairement à être jolies, polies et bien mises. Elles peuvent au contraire être loud et échevelées et, surtout, avoir confiance en elles-mêmes, assumer leur caractère unique, se libérer de leurs complexes et refuser de se plier aux critères de beauté réducteurs prônés par la société.

Car, précisons-le, le "rock" du titre n’est pas qu’esthétique, et les filles dépeintes dans le film n’aspirent pas à devenir des chanteuses pop préfabriquées à la Hilary Duff ou Miley Cyrus. Elles marchent plutôt dans les traces de Patti Smith, Joan Jett, Kathleen Hanna et toutes ces autres femmes qui ont prouvé qu’elles pouvaient "rocker" aussi fort que n’importe quel musicien mâle. À cet égard, il faut absolument voir la petite Palace qui, lorsqu’elle chante, donne l’impression d’être la réincarnation de Sid Vicious dans le corps d’Abigail Breslin!

À voir si vous aimez /
Rock School de Don Argott, School of Rock de Richard Linklater