Fête nationale et fête du Canada : Bernadette, Duddy, Tracey et les autres
Cinéma

Fête nationale et fête du Canada : Bernadette, Duddy, Tracey et les autres

À l’occasion de la Fête nationale et de la fête du Canada, le Cinéma du Parc présente une série de classiques du cinéma québécois et canadiens, dont deux des premiers films dans lesquels a joué Micheline Lanctôt.

La carrière d’actrice de Micheline Lanctôt a débuté de façon pour le moins spectaculaire. Le tout premier film dans lequel elle a joué, La Vraie nature de Bernadette, l’a menée tout droit au Festival de Cannes, en 1972. "J’ai été la première actrice canadienne en sélection officielle à Cannes. C’est quand même pas mal pour un premier rôle!"

Dans ce film de Gilles Carle, Lanctôt interprète une femme prônant l’amour libre qui, pour le bénéfice de son fils, décide de s’installer à la campagne. Sa maison devient bientôt une véritable commune, alors qu’elle prend sous son aile trois vieillards, un handicapé et un enfant autiste. Et lorsque ce dernier guérit miraculeusement, les villageois sont soudainement convaincus qu’ils ont affaire à une nouvelle Sainte-Bernadette…

"C’est un personnage extraordinaire, estime Lanctôt, et qui a beaucoup marqué les imaginations, apparemment, parce j’ai beaucoup d’étudiants qui me disent que leur père fantasmait sur le personnage de Bernadette. Elle est à la fois la maman, la sainte et la putain: le fantasme total!"

En 1974, Lanctôt tourne dans The Apprenticeship of Duddy Kravitz , un autre film qui a fait sa marque. "À l’époque, c’était un des plus grands succès de l’histoire du cinéma canadien. Mais ça a aussi été marquant pour moi parce que le réalisateur Ted Kotcheff et moi sommes tombés en amour!"

Dans cette adaptation du roman de Mordecai Richler, Lanctôt joue la blonde de l’ambitieux Juif de la rue Saint-Urbain incarné par Richard Dreyfuss. Lorsqu’on demande à la comédienne s’il était plus intimidant de jouer avec ce dernier qu’avec Donald Pilon, son partenaire dans La Vraie nature de Bernadette, sa réponse est étonnante: "En fait, c’est Richard qui avait un peu peur de moi; il croyait que j’étais une grande star parce que j’étais allée à Cannes. C’est plutôt ironique parce que, tout de suite après Duddy Kravitz, il a fait Jaws, qui a été un succès planétaire!"

EN PIECES DETACHEES

Outre les films de Carle et Kotcheff, le Cinéma du Parc présentera Mon oncle Antoine de Claude Jutra, The Grey Fox de Phillip Borsos, Entre la mer et l’eau douce de Michel Brault, Nobody Waved Goodbye de Don Owen, ainsi qu’un film beaucoup plus récent, The Tracey Fragments. "Je me sens comme si on m’avait invité à bord du vaisseau-mère (mothership)", confie le réalisateur Bruce McDonald, en référence au fait que son film soit ainsi inclus parmi tous ces classiques.

En plus d’offrir une autre excellente performance d’Ellen Page (Juno), The Tracey Fragments se distingue par la façon dont chaque plan du film est divisé en une multitude de cadres distincts. "C’est une nouvelle forme de montage, explique McDonald. Je ne serais pas surpris si d’autres films continuaient d’utiliser cette technique de diverses façons, tout comme on a continué d’utiliser le montage parallèle et les gros plans après que Griffith et Eisenstein eussent ouvert la voie."

Du 20 juin au 3 juillet
Info: www.cinemaduparc.com