Transit : Think big!
Transit, l’ambitieux premier film de Christian de la Cortina, sera présenté en première mondiale lors de la 3e édition du Festival du Film de Tremblant.
En 2006, lors du tout premier Festival du Film de Tremblant, Noël Mitrani est arrivé d’un peu nulle part avec un premier long métrage produit indépendamment, Sur la trace d’Igor Rizzi. Cette année, c’est au tour de Christian de la Cortina de nous surprendre avec une production indépendante québécoise dont on n’avait jamais entendu parler avant le dévoilement de la programmation de Tremblant.
Transit raconte l’histoire d’un jeune agent double (de la Cortina), d’un vétéran de la police de Montréal (Luc Morissette) et d’une agente de la GRC (Julie Du Page) qui tentent tous de mettre fin aux activités de Ricardo (Deano Clavet), leader d’un gang spécialisé dans le vol de voitures et le transport de cargaisons de drogue. Or, loin de s’aider, les trois policiers se nuiront plus souvent qu’autrement…
Christian de la Cortina a eu l’idée pour ce qui allait devenir Transit il y a déjà plusieurs années, presque immédiatement après l’obtention de son diplôme de l’INIS. "J’ai d’abord voulu faire une série télé, se rappelle-t-il, mais on m’a dit que ça prendrait de six à huit ans avant que ce soit financé. Alors j’ai décidé d’en faire un court d’une demi-heure, et ça s’est super bien passé. On l’a présenté dans des festivals, entre autres au FFM en 2005, et les réactions étaient très positives. Sauf que les gens nous disaient que le film avait une faille: il était trop court!"
Avec ses coscénaristes Hervé Desbois et Frank Baylis, de la Cortina s’est donc lancé dans l’écriture d’une version long métrage de Transit. Puis, à l’été 2007, il en a entamé le tournage, avec pour tout budget la somme de 75 000 $, investie par Baylis. En convainquant divers commanditaires de lui fournir de l’équipement, des services et des lieux de tournage gratuitement et en négociant avec l’UDA une entente de paiement différé des comédiens, le cinéaste est toutefois parvenu à réaliser un film qui a l’air d’avoir coûté 100 fois plus. "Les gens qui ont vu le film le comparent souvent à Bon Cop Bad Cop [ndlr: budget de 8 millions $] ou Nitro [ndlr: budget de 7,2 millions $], et quand je leur dis que je l’ai fait avec 75 000 $, ils ne me croient pas!"
C’est que, mis à part son budget lilliputien, Transit a tout d’une grosse production hollywoodienne, des images léchées à la musique enlevante, sans compter plusieurs poursuites de voitures et fusillades. "Je suis un peu de la mentalité "think big", comme Elvis Gratton, blague de la Cortina. Mais ça a vraiment été un petit miracle, tout s’est emboîté correctement, tranquillement pas vite, et ça a donné ce que ça a donné."
Sans réinventer le genre, Transit se distingue aussi en étant un des rares films de policiers et de gangsters bien de chez nous. "Les gens aiment ça ici aussi, les films à la Martin Scorsese ou Michael Mann, et on peut en faire. On n’est pas tout le temps obligé de faire des films avec des calèches!"
Les 20 et 21 juin
Au Festival du Film de Tremblant
www.tremblantfilmfestival.org