Fantasia : Vampires, zombies et autres monstres du genre
Cinéma

Fantasia : Vampires, zombies et autres monstres du genre

Les programmateurs de Fantasia promettent l’une de leurs plus solides éditions. Aperçu de ce que nous réserve la première semaine.

SUKIYAKI WESTERN DJANGO
(Japon, Takashi Miike)
Dans un village déchiré par une guerre entre deux clans rivaux, un pistolero aux allégeances nébuleuses vient changer la donne… Takashi Miike réalise ici un pastiche tordu des westerns spaghetti, spécifiquement Django de Corbucci et A Fistful of Dollars de Leone. Quelques moments sont amusants et les scènes d’action sont explosives, mais les acteurs japonais jouent péniblement en anglais et Quentin Tarantino prouve à nouveau qu’il a plus de talent derrière que devant la caméra. 3 et 9 juillet. (K.L.)

[REC]
(Espagne, Jaume Balagueró et Paco Plaza)
Alors qu’ils tournent un reportage, une journaliste et un caméraman suivent des pompiers qui ont reçu l’appel d’une vieille dame en détresse. Tourné dans le style cinéma-vérité, ce film de zombies à glacer le sang a déjà fait l’objet d’un remake américain, Quarantine, de John Erick Dowdle, devant sortir à l’automne. À côté de [REC], The Blair Witch Project a l’air d’une bucolique histoire de camping. 4 et 6 juillet. (M.D.)

JACK BROOKS: MONSTER SLAYER
(Canada, Jon Knautz)
Dans ce film qui n’est pas sans rappeler les premières réalisations de Sam Raimi et de Peter Jackson, un plombier (Trevor Matthews) est forcé de confronter ses démons intérieurs et de combattre des monstres bien réels. Quelques longueurs alourdissent le film, mais le dernier tiers est gore à souhait et, dans le rôle d’un professeur possédé par une force maléfique, Robert "Freddy" Englund offre une performance formidablement grotesque. 5 juillet. (K.L.)

WHAT WE DO IS SECRET
(États-Unis, Rodger Grossman)
Performances chaotiques, drogues dures, autodestruction: Darby Crash était le Sid Vicious de la scène punk de L.A., et ce premier film de Rodger Grossman fait pour le chanteur des Germs ce que Sid & Nancy a fait pour le bassiste des Sex Pistols, c’est-à-dire contribuer à renforcer le mythe qui l’entoure. Sans éviter les clichés des biopics musicaux, le film s’avère plutôt prenant, en grande partie grâce à l’étonnamment convaincante interprétation de Crash par Shane West. 6 juillet. (K.L.)

LET THE RIGHT ONE IN
(Suède, Tomas Alfredson)
Un garçon victime de bullying se lie d’amitié avec une jeune vampire. Plutôt que de miser sur l’horreur sanguinolente et les effets-chocs, le réalisateur se penche sur le drame intérieur de deux ados en marge de la société. En résulte un film à la fois sobre, sensible, prenant et original qui mêle bien les codes du film de vampires et le drame de moeurs. 6 et 8 juillet. (M.D.)

SECOND SKIN
(États-Unis, Juan Carlos Pineiro Escoriaza)
Dans la section Documentaries from the Edge, qui regroupe des films prouvant que la réalité est souvent plus incroyable que la fiction, on retrouve ce portrait à la fois amusé et empathique d’individus qui passent la majorité de leur temps dans le monde virtuel de jeux de rôle en ligne comme World of Warcraft et Everquest, où naissent des amitiés et des relations amoureuses, mais aussi des problèmes de dépendance. 6 et 8 juillet. (K.L.)

LA CREME
(France, Reynald Bertrand)
Un homme reçoit en cadeau une crème pour le visage qui donne l’impression aux gens qui le regardent qu’il est une célébrité. Sans recourir à des effets spéciaux, Bertrand raconte une histoire à la fois amusante et cruelle où il se moque gentiment du désir de célébrité et de la fascination pour les people. 8 juillet. (M.D.)

IDIOTS AND ANGELS
(États-Unis, Bill Plimpton)
Avis à ceux qui ont détesté Hair High: Bill Plimpton signe ici un sublime film d’animation truffé d’irrésistibles délires hallucinatoires. Porté par des dessins soignés, des raccords fluides et imaginatifs, Idiots and Angels raconte l’histoire d’un salaud qui voit son destin basculer le jour où des ailes lui poussent sur le dos. Si ce film déçoit les fans du réalisateur, sans doute que ce dernier s’en fera de nouveaux. 9 juillet. (M.D.)

THE OBJECTIVE
(États-Unis, Daniel Myrick)
Si le coréalisateur de The Blair Witch Project a frappé l’imaginaire des amateurs d’horreur en 1999, il n’est pas certain qu’il répète l’exploit avec ce drame de guerre fantastique campé en Afghanistan en novembre 2001. Envoyé en mission secrète, un agent du FBI accompagné de soldats américains cherche une arme mystérieuse dans une région désertique que l’on dit hantée. Myrick développe son intrigue si lentement que plusieurs risquent de décrocher au premier tiers; quant à la conclusion, elle se révèle bien décevante. 9 et 11 juillet. (M.D.)

Du 3 au 21 juillet
Info: www.fantasiafestival.com

ooo

GORDON LIU, JOHNNIE TO ET DJ XL5!
Le 5 juillet, les amateurs de films d’arts martiaux ne voudront pas rater la présentation de Disciples of the 36th Chamber, des frères Shaw, en présence du légendaire Gordon Liu. Du 7 au 20 juillet, Fantasia présente, en collaboration avec la Cinémathèque québécoise, une rétrospective partielle de l’oeuvre du prolifique réalisateur hongkongais Johnnie To, à qui l’on doit Breaking News, PTU et le diptyque Election. Enfin, le 8 juillet, DJ XL5 nous invite à son Hellzapoppin Zappin’ Party: "J’ai vraiment voulu pousser le concept du party et du mixtape de D.J. appliqué à un programme de courts. J’ai accordé une plus grande place à la musique pour donner un air de fête à l’aventure, et une belle place aux créateurs d’ici, dont Simon Lacroix, Eddie69, Olivier A. Dubois, Dead Cat Films et Roadkill Superstar." (K.L.)