Fantasia : Visions du réel

FROM INSIDE
(États-Unis, John Bergin)
Aux lendemains d’une hécatombe provoquée par la bombe atomique, il pleut du sang sur le sol jonché de cadavres. Les rares survivants roulent à bord d’un train qui ne les mène nulle part; parmi eux, une jeune femme enceinte par qui le récit nous est raconté. Musicien et designer graphique, John Bergin signe un premier long métrage d’animation d’une beauté à couper le souffle, dont les images apocalyptiques sont d’une rare puissance. Les 13 et 14 juillet.

HOME MOVIE
(États-Unis, Christopher Denham)
David Poe est prêtre protestant, sa femme Clare, psychiatre, et leurs enfants, de véritables monstres aux visages d’ange. Dans une suite de films de famille, l’on découvre graduellement la folie meurtrière des jumeaux et les vaines tentatives des parents pour y mettre fin. Un film modeste et efficace qui donnerait envie à toute femme enceinte de courir vers une clinique d’avortement. Les 10 et 13 juillet, en présence du producteur Andrew van den Houten.

I THINK WE’RE ALONE NOW
(États-Unis, Sean Donnelly)
Popstar adolescente de la fin des années 80, Tiffany continue à faire battre le coeur d’irréductibles fans, dont Jeff Turner et Kelly McCormick, tous deux persuadés d’être l’âme soeur de la chanteuse. Inquiétants, rebutants et pathétiques, Turner et McCormick livrent en toute franchise ce qui les unit à Tiffany. Leur délire est si grand, leurs propos si déconnectés de la réalité qu’on en veut presque au réalisateur de les livrer ainsi en pâture au grand public. Malaises garantis. Les 15 et 17 juillet, en présence du réalisateur.

RULE OF THREE
(États-Unis, Eric Shapiro)
Dans une chambre d’hôtel, celle où sa fille a été vue la dernière fois vivante, un homme attend qu’on lui apporte l’info quant à cette disparition. Captivant thriller raconté en trois temps et un seul lieu, Rule of Three bénéficie d’un scénario solidement ficelé dont la conclusion laisse pantois. Le 16 juillet, en présence du réalisateur et de Rhoda Jordan, actrice et coscénariste.

STUCK
(Canada/États-Unis, Stuart Gordon)
Un soir de boisson, une jeune préposée aux bénéficiaires en attente d’une promotion (Mena Suvari) frappe de plein fouet un homme nouvellement itinérant (Stephen Rhea). Affolée, elle rentre à la maison, où elle constate que l’homme, coincé dans son pare-brise, est toujours vivant. S’inspirant d’un fait divers, le réalisateur de Re-Animator signe une amusante satire sociale qu’on aurait souhaitée plus décapante. Légèrement saignant. Le 15 juillet.

TOKYO GORE POLICE
(Japon/États-Unis, Yoshihiro Nishimura)
Tout est dans le titre: ça se passe à Tokyo, c’est gore et la belle Eihi Shiina d’Audition (Kiri kiri kiri kiri kiri kiri!) y campe une policière dont la mission est d’exterminer des mutants criminels. Au menu: créatures hideuses, carnages bien sanglants, lactation acide, fellations fatales, etc. Bref, ça dégouline, ça glougloute et ça jute! De toute évidence, le public criera de joie à chaque membre tranché et tête coupée. Le 12 juillet, en présence du coordonnateur des cascades Tak Sakaguchi.

TRANSFIGURED NIGHTS
(Nouvelle-Zélande, David Blyth)
À l’aide de webcams, le réalisateur David Blyth a recueilli les témoignages de gens qui se livrent sur Internet à leurs fantasmes sexuels. Parmi ces derniers, port de masques et de costumes, asphyxie autoérotique et bonding. Très vite lassant et peu éclairant. Il est grand le mystère de la sexualité… Le 11 juillet, en présence du réalisateur.

X-CROSS
(Japon, Kenta Fukasaku)
Deux copines séjournent dans un village où les habitants ont pour coutume d’amputer les jambes des jeunes femmes. À l’autre bout du portable de l’une d’elles, un mystérieux samaritain tentera de leur venir en aide. Habilement raconté à l’aide d’aller-retour dans le temps, X-Cross s’amuse à brouiller les pistes plus le récit avance… Distrayant à défaut d’être effrayant. Le 11 juillet.

CÔTÉ COURTS

Parmi ses 11 courts métrages, Small Gauge Trauma propose des histoires de mutants (Eel Girl de Paul Campion), de transplantation de pénis (Electric Fence de Matt O’Mahoney), d’amour sur fond de zombies (I Love Sarah Jane de Spencer Susser), de même qu’un western sanglant réalisé à six mains (Limoncello de Jorge Dorado, Luis Alejandro Berdejo, coscénariste de [REC], et Borja Cobeaga). Le 10 juillet. À Outer Limits of Animation 2008, qui réunit 21 courts métrages, l’on retrouve McLaren’s Negatives de Marie-Josée Saint-Pierre (Jutra du meilleur film d’animation en 2007), Charon de Chiara Ambrosio sur une musique de Michael Nyman et L’Eau Life du peintre Jeff Scher. Le 12 juillet.
Du 3 au 21 juillet
Info.: www.fantasiafestival.com