Hancock : Zéro de conduite
Cinéma

Hancock : Zéro de conduite

Dans Hancock, de Peter Berg, le charmant Will Smith incarne un super-héros irritable.

Qui est John Hancock (Will Smith, sur le pilote automatique)? Dieu, ange ou super-héros? Lui-même ne saurait vous répondre puisqu’il a perdu la mémoire il y a plusieurs décennies. Et entre nous, on souhaiterait souffrir d’amnésie partielle à la sortie du cinéma tant ce film de Peter Berg (Very Bad Things, The Kingdom) repose sur une intrigue risible mal ficelée et des effets spéciaux laissant trop souvent à désirer.

Pourtant, l’idée de départ promettait. Qui ne s’est pas pris d’affection pour les super-héros en pleine crise existentielle tels le ténébreux et torturé Wolverine de la franchise X-Men ou le sombre Batman revu et corrigé par Chris Nolan? Si ça se trouve, certains ont peut-être même craqué pour le Spider-Man version emo du troisième épisode…

Hélas, dans Hancock, le surhomme qui crée des nids de poule chaque fois qu’il atterrit dans le quartier croise la route de Ray Embrey (Jason Bateman, qui fait ce qu’il peut avec les répliques stupides qu’on lui fait dire), qui se met en tête de refaire son image afin que le justicier alcoolique et grossier gagne la sympathie du bon peuple.

Ainsi, après quelques scènes spectaculaires en guise d’amuse-gueule (dont une poursuite sur l’autoroute), on en est quitte pour suivre Hancock en prison où il suit une thérapie pour gérer sa colère. Un intermède sans intérêt où les scénaristes auraient mieux fait de pratiquer l’art de l’ellipse. Aussi peu intéressante sera l’intrigue tournant autour de la campagne de promotion visant à changer le monde menée par Ray.

Le tout s’envenime gravement lorsqu’entre en scène la femme de Ray, Mary (léthargique Charlize Theron), qui fera sans doute grincer des dents quelques féministes… Dès lors, le récit jusque-là peu palpitant se révèle truffé d’éléments télégraphiés et tirés par les cheveux qu’on n’a pas jugé bon de développer.

Aussi ridicule que le costume trop serré de Hancock, gracieuseté de son bienveillant faiseur d’image, éclatera enfin la vérité sur les origines mystérieuses de ce super-héros qu’on ne souhaiterait pour rien au monde retrouver dans une suite ou tout autre spin-off. Comme si ça ne suffisait pas, les dernières scènes seront ponctuées d’affrontements pathétiques et peu crédibles avant de culminer en une finale à l’arrière-goût désagréable de guimauve. Sans doute vaut-il mieux en rire…

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