WALL-E : Coeur circuit
Cinéma

WALL-E : Coeur circuit

Avec WALL-E, Andrew Stanton nous fait croire que deux robots peuvent vivre le grand amour.

Les studios Pixar nous ont souvent émerveillés, de Toy Story à Ratatouille, et le scénariste et réalisateur Andrew Stanton en particulier était déjà responsable de l’extraordinaire Finding Nemo. Malgré tout, nous ne nous attendions pas à ce que WALL-E atteigne de tels sommets artistiques, s’inscrivant instantanément parmi les classiques du genre.

À l’orée du 29e siècle, la planète bleue est devenue la planète rouille, désertée par l’humanité 700 ans auparavant, après que le ciel fut devenu si couvert de smog et le sol, de tant de déchets que presque toutes les espèces animales et végétales ont disparu. Les survivants de la race humaine sont partis dans un immense vaisseau spatial, prévoyant regagner leur monde une fois qu’un régiment de robots l’auront nettoyé de fond en comble mais, sept siècles plus tard, ils flottent encore dans l’espace.

Pendant ce temps, sur Terre, tous les robots nettoyeurs ont cessé de fonctionner, sauf un tenace petit Waste Allocation Load Lifter – Earth Class, WALL-E pour les intimes, qui ressemble à un croisement entre R2-D2 et Johnny 5. Rongé par la solitude, WALL-E accueille avec bonheur l’arrivée de l’aérodynamique sonde spatiale EVE, et il tentera par tous les moyens de gagner son coeur…

Il faut vraiment admirer comment Stanton et les animateurs de Pixar parviennent à nous convaincre qu’un compacteur à déchets robotisé puisse non seulement développer une personnalité, mais aussi ressentir de l’amour pour une de ses semblables. Qui plus est, tout ceci est communiqué uniquement de façon visuelle, le scénario étant à environ 85 % dépourvu de dialogues. De fait, WALL-E se présente comme un proche parent des comédies muettes de Charlie Chaplin, dont le film de Stanton possède l’humour et la poésie.

Par ailleurs, WALL-E se révèle une satire mordante des excès de notre société. En plus d’anticiper ce à quoi notre monde pourrait finir par ressembler si on continue de le polluer autant, Stanton imagine un futur où les êtres humains sont devenus si dépendants de la technologie et obsédés par la consommation qu’ils sont tous grotesquement obèses, passant tout leur temps écrasés dans des fauteuils à regarder la télé, parler au téléphone, magasiner en ligne et se goinfrer!

Brillamment conçu et superbement animé, WALL-E est à la fois le meilleur film d’animation et l’une des plus belles histoires d’amour que nous ayons vus au cinéma depuis longtemps.

À voir si vous aimez /
Short Circuit de John Badham, les comédies muettes de Charlie Chaplin, le vidéoclip de Chris Cunningham pour la chanson All Is Full of Love de Björk