Le Chevalier noir : Gotham brûle-t-il?
Cinéma

Le Chevalier noir : Gotham brûle-t-il?

Dans Le Chevalier noir, de Christopher Nolan, Batman confronte un Joker plus terrifiant que jamais.

S’il existe encore des gens qui considèrent que les films de super-héros forment un genre mineur, cette suite à Batman Begins devrait les convaincre une fois pour toutes que ce n’est pas le cas. Le Chevalier noir est un conte moral ambitieux et complexe, qui multiplie les revirements imprévisibles, ne fait aucun compromis, et évoque autant l’actuelle guerre au terrorisme que la Rome antique aux prises avec les invasions barbares.

Est-il possible de demeurer honorable lorsqu’on fait face à des circonstances hors de tout entendement? Telle est la question au coeur du film et, pour tenter d’y répondre, le scénariste et réalisateur Christopher Nolan a élaboré un récit qui prend la forme d’une partie d’échecs, où les figures-clés seraient le cavalier (ou chevalier) noir, le cavalier blanc et… le fou.

Ainsi, Batman (Christian Bale) fait la rencontre du procureur général Harvey Dent (Aaron Eckhart) qui, lui aussi, tient tête aux criminels de Gotham City, mais en faisant usage de la loi plutôt que de violence. Mais avant que Bruce Wayne ne puisse vraiment considérer l’idée d’accrocher sa cape, le Joker (Heath Ledger) vient changer la donne du tout au tout. N’aspirant ni à la richesse ni au pouvoir, et préconisant des méthodes aussi cruelles qu’inhabituelles, le clown psychopathe veut le chaos, rien d’autre. Batman et Dent devront-ils délaisser leurs principes et se rabaisser au niveau du Joker pour en venir à bout?

Bien que Bale et Eckhart y soient excellents, tout comme Gary Oldman en lieutenant Gordon, Michael Caine en Alfred et Morgan Freeman en Lucius Fox, Le Chevalier noir est indéniablement dominé par la présence de Heath Ledger, et pas seulement parce que c’est le dernier rôle qu’il a complété de son vivant. Incarnant non pas un Joker cabotin semblant tout droit sorti d’un party hollywoodien comme Jack Nicholson dans le film de 1989, mais un Joker déstabilisant au possible qui a l’air d’avoir passé la dernière année à dormir sous un pont, le défunt acteur australien livre une performance à glacer le sang, destinée au panthéon des méchants les plus mémorables de l’histoire du cinéma.

Pour sa part, Nolan repousse les limites du genre avec ce film qui carbure autant aux idées provocantes qu’à l’adrénaline. Une réussite sur tous les fronts, à voir absolument.

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