Festival International du Film de Toronto (TIFF) : Palmarès
Cinéma

Festival International du Film de Toronto (TIFF) : Palmarès

Le Festival International du Film de Toronto, dit TIFF, se terminait samedi dernier couronnant notamment l’Acadien Rodrigue Jean.

Ainsi Rodrigue Jean (Yellowknife) a remporté le Prix du meilleur film canadien grâce à Lost Song, que l’on pourra voir au FNC, long métrage francophone s’attachant au parcours d’une femme (la chanteuse d’opéra Suzie Leblanc) qui devient dépressive après avoir déménagé à la campagne avec son mari (Patrick Goyette) et leur bébé. Atom Egoyan a reçu une mention spéciale pour Adoration, lequel avait reçu le prix oecuménique au Festival de Cannes.

Le Prix du meilleur premier film canadien a été remis à Madeleine Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu pour Before Tomorrow, film tourné en inuktitut, d’après le roman de Jørn Riel, relatant le dur et cruel destin d’une femme et de son petit-fils laissés à eux-mêmes après la mort des membres de leur communauté. Le jury a accordé une mention spéciale à Borderline de Lyne Charlebois.

Le Prix du meilleur court métrage canadien a échu à Block B de Chris Chong Chan Fui; Next Floor de Denis Villeneuve a dû se contenter d’une mention spéciale, lui qui avait remporté le Grand Prix Canal+ à la Semaine de la critique.

Caméra d’or à Cannes, Hunger de Steve McQueen, sur l’activiste irlandais Bobby Sands (Michael Fassbender) qui entreprit une grève de la fin au début des années 1980, a raflé le prix Discovery.

La FIPRESCI (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique) a décerné ses prix à Lymelife, de Derrick Martini, et à Disgrace de Steve Jacobs.

Enfin, Slumdog Millionaire de Danny Boyle, où un adolescent des bas-fonds de Bombay participe à la version hindi de Who Wants to Be a Millionaire?, a récolté le prix le plus prestigieux du festival, soit le Prix du public.

COUPS DE COEUR EN VRAC

Du côté des meilleurs films, notons le magnifique Séraphine, de Martin Provost, et le ludique, émouvant et étonnant documentaire Les Plages d’Agnès d’Agnès Varda, toujours originale à 80 ans.

Parlant d’originalité, soulignons la mise en scène d’Un Conte de Noël, sublime saga familiale d’Arnaud Desplechin, et celle des Plages d’Agnès de celle qui fut surnommée à 30 ans la grand-mère de la Nouvelle Vague. Mentionnons également le scénario de l’extravagant Synecdoche, New York, de Charlie Kaufman, de même que l’habile récit raconté en deux époques de Guillermo Arriaga pour The Burning Plain.

Chez les acteurs, Mickey Rourke fut bouleversant dans The Wrestler, de Darren Aronofsky, Brad Pitt, hilarant dans Burn After Reading, d’Ethan et Joel Coen, et le jeune Antoine L’Écuyer absolument craquant dans C’est pas moi, je le jure!, de Philippe Falardeau.

Chez les actrices, Yolande Moreau creva l’écran dans Séraphine, Rachel Getting Married, de Jonathan Demme, permit de découvrir qu’Anne Hathaway est bien plus qu’une charmante princesse, et Arta Dobroshi fut une superbe découverte dans Le Silence de Lorna, de Luc et Jean-Pierre Dardenne.

Enfin, n’oublions pas Debra Winger à la fois glaciale et nuancée dans Rachel Getting Married, qui offrit sans doute l’une des rafraîchissantes tables rondes du festival en lançant à la presse: "Vous savez, je ne vous déteste pas, vous, les journalistes… c’est juste que je préférerais que vous pratiquiez votre métier sans moi."