Choke : Baise-moi
Cinéma

Choke : Baise-moi

Dans Choke, l’adaptation du roman de Chuck Palahniuk par Clark Gregg, Sam Rockwell interprète un dépendant sexuel.

Le premier roman de Chuck Palahniuk, Fight Club, a fait de lui un auteur-culte, ce à quoi l’explosif film qu’en a tiré David Fincher a certainement contribué. Depuis, les droits de pratiquement toutes les parutions subséquentes de l’écrivain américain (Survivor, Invisible Monsters, Lullaby, Diary, etc.) ont été achetés par des producteurs hollywoodiens, mais presque 10 ans après la sortie du film de Fincher, on attendait encore jusqu’à récemment de voir une autre adaptation cinématographique d’une de ses oeuvres se concrétiser.

Ce qui nous amène à Choke, le premier livre de Palahniuk depuis Fight Club à se retrouver au grand écran. Le toujours distrayant Sam Rockwell y interprète Victor Mancini, un ex-étudiant en médecine qui divise son temps entre travailler dans un "village d’antan", s’étouffer intentionnellement dans des restaurants chics et, surtout, baiser tout ce qui bouge. Aux prises depuis l’enfance avec une mère (Anjelica Huston) ayant toujours été encline aux extravagances et qui se retrouve maintenant placée dans un hôpital psychiatrique, Victor a en effet trouvé une échappatoire dans le sexe avec des inconnues, au point d’en développer une véritable dépendance…

Écrit et réalisé par Clark Gregg, Choke est très fidèle à l’oeuvre originale, n’en adoucissant heureusement pas les aspects les plus scabreux ou blasphématoires (on laisse découvrir à ceux qui n’ont pas lu le livre le rôle que joue le prépuce du Christ dans le récit!). Par ailleurs, comme dans Fight Club, le film est porté par une narration foncièrement cynique, voire nihiliste, où l’humour grinçant et le caractère corrosif des écrits de Palahniuk sont particulièrement en évidence.

Malheureusement, ce premier long métrage de Clark Gregg souffre d’une réalisation sans éclat et d’un rythme chancelant. On y retrouve bien peu de l’énergie sauvage et de l’invention visuelle qui faisaient la force de Fight Club, où la mise en scène de Fincher s’avérait aussi percutante que les mots de Palahniuk. L’esprit de ce dernier demeure tout de même palpable dans Choke, et l’interprétation décapante de Sam Rockwell compense en partie le manque de vitalité de la réalisation.

À voir si vous aimez /
Les romans de Chuck Palahniuk, Fight Club de David Fincher