Regards d'auteurs : Les cerbères
Cinéma

Regards d’auteurs : Les cerbères

Chien galeux du cinéma et cerbère de la démocratie, le film d’auteur trouve une rare niche au Centre culturel dans le cadre de la série Regards d’auteurs.

Depuis maintenant cinq ans, George Comtois tient le fort en tant que programmateur de cette série. Composée de documentaires, de pamphlets, d’essais et de films d’art, la sélection fait la part belle aux oeuvres primées, mais qui n’ont pourtant pas connu une large diffusion. "Le problème que nous vivons au Québec, c’est que malgré les apparences, il y a de moins en moins de films qui sont exploités commercialement en salle. D’année en année, le nombre diminue. Ce qui malheureusement n’est plus présenté à l’écran, c’est souvent le film d’auteur. C’est comme si ces films-là n’avaient plus le temps d’exister. Ils sont condamnés à des vitrines télé ou à des festivals." La série s’inscrit d’ailleurs en porte-à-faux avec la tendance lourde obligeant les réalisateurs à charcuter leurs films afin de se fondre au format télévisuel d’une heure: ils y seront présentés dans leur intégralité.

AU PAYS DES IDÉES

La saison débute en Abitibi le 29 septembre avec Au pays des colons de Denys Desjardins, un documentaire faisant le point sur les conséquences de la colonisation de ce territoire et sur la vie en région. Grand Prix du Festival des films sur les droits de la personne, Bamako, une coproduction américano-franco-malienne, prend l’affiche pour un soir seulement le 20 octobre. Abderrahmane Sissako y renverse la dynamique Nord-Sud en donnant vie à un tribunal extraordinaire dont les accusés sont des institutions omnipotentes tel le Fonds monétaire international. "Je présente Bamako et Temps mort [décrivant la difficile vie des exilés du Bhoutan, un petit pays de l’Himalaya, le 27 octobre] parce que cette année marque le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Soixante ans plus tard, on a une belle déclaration, mais où en est-on? Ces films-là se questionnent là-dessus."

Les conditions de vie dans les réserves amérindiennes soulèvent toujours de nombreux débats. Dans Sans réserve, Patrick Pellegrino filme et donne la parole aux habitants de Kitcisakik. La portion automnale de la série se conclut le 1er décembre avec deux documentaires consacrés aux arts visuels, dont L’Atelier de mon père de Jennifer Alleyn, où elle braque l’objectif sur son père, le regretté peintre québécois Edmund Alleyn.

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Les films d’auteur, les films d’art, les documentaires