Disco : Franckie au paradisco
Cinéma

Disco : Franckie au paradisco

Disco, de Fabien Onteniente, cherche à propager la fièvre du samedi soir. Rassurez-vous, on n’en meurt pas.

La nostalgie, cette drogue redoutable, réussit à rendre goûteux même ce qui, à une époque, nous serait resté en travers de la gorge. Prenez le disco, ce genre musical honni – pensez Bee Gees et Village People… – assorti d’une garde-robe demeurant à ce jour indéfendable. Or, si la simple vue de pantalons à pattes d’éléphant et de vestes à paillettes suscite toujours chez nous d’étranges démangeaisons, il se trouve que, quand retentit la mélodie de Tragedy, de Rasputin ou d’I Feel Love, notre bassin a envie de prendre son pied. Tous ces souvenirs de prime jeunesse qui affluent. Le coup de la madeleine de Proust, etc., etc. Mais bon, on s’égare… Tout ça pour dire que, contre toute attente, il nous a été possible de trouver quelque plaisir au contact de Disco, comédie populaire faisant revivre les années où KC and the Sunshine Band trônaient sur la piste de danse.

Disons-le tout de suite, on ne trouvera pas un énorme mérite cinématographique au film de Fabien Onteniente (Camping). Mise en scène fonctionnelle mais dépourvue de style. Récit étalant sa linéarité sans complexe. Épilogue suintant la mièvrerie. Bref, l’affaire est à juger sous un autre angle.

On suggère plutôt de se laisser entraîner par la douce folie du personnage principal: Didier Graindorge, loser sympathique, la quarantaine, habite chez maman. Le soir, dans les dancings, se métamorphose en Didier Travolta, dynamo disco. Campé par Franck Dubosc, un habitué du Festival Juste pour rire, ce zigoto a tout pour faire rire. La performance allumée du comique normand, qui met son grain de sel dans les scènes fades, sert de bougie d’allumage à l’affaire. Dommage que le reste du plateau n’arrive pas à emboîter le pas (de danse). Emmanuelle Béart, en prof de danse classique, semble étonnée de se trouver là, et Gérard Depardieu, en gérant de night-club ringard, livre son habituelle auto-caricature.

Et la musique alors? Revenons-y. Sélection adéquate, assez représentative de l’oeuvre, mais qui, parfois, déballe des reprises à l’identique alors qu’on aurait voulu s’offrir les originales – personne ne devrait imiter les Bee Gees… Petit bémol. Et qu’on oublie, de toute façon, lorsque se fait entendre le Sunny de Boney M. à plein volume.

À voir si vous aimez /
Saturday Night Fever de John Badham, Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli, les années disco