Festival du Nouveau Cinéma : Tous à table!
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Festival du Nouveau Cinéma : Tous à table!

Le 37e Festival du Nouveau Cinéma propose, tel que promis par Claude Chamberlan, un menu "six étoiles". Voici de quoi vous mettre en appétit…

ADORATION

À la demande de son professeur (Arsinée Khanjian), un adolescent (Devon Bostick) recrée son passé de toutes pièces, ce qui a pour effet de susciter des réactions dans la communauté Internet. Après son film le plus commercial, Where the Truth Lies, Atom Egoyan revient à un style plus personnel. Récit polyphonique captivant où s’entrecroisent vérités et mensonges, passé et présent, Adoration se révèle un film d’une froideur clinique où l’émotion se fait discrète. 11 et 13 octobre. (M. Dumais)

ALL TOGETHER NOW

Ce documentaire d’Adrian Wills est un honnête making of du spectacle Love, fruit de la rencontre entre les univers du Cirque du Soleil et des Beatles. Après une première demi-heure un peu plan-plan, l’affaire décolle et on a droit à de beaux moments d’émotion – les entrevues avec le producteur George Martin sont toujours drôles et touchantes. Si vous n’avez pas encore assisté au show, vous aurez sans doute envie de partir à Las Vegas sur-le-champ. Précédé de Spare Change, dernière oeuvre du regretté Ryan Larkin. 9, 11 et 19 octobre; le film sera aussi présenté au Cinéma du Parc dès le 12 octobre. (M. Defoy)

UN CAPITALISME SENTIMENTAL

Le fabuleux destin de Fernande Bouvier, une artiste en herbe qui va tenter sa chance à Paris, à la fin des années 1920, et dont la cote monte en Bourse le jour où elle rencontre un spéculateur doué. Olivier Asselin nous propose une tragicomédie dont les enjeux se révèlent d’une criante actualité (l’art et l’amour ramenés à de vulgaires rapports comptables…). Conception visuelle impeccable pour une oeuvre qui se perd un peu dans ses nombreux clins d’oeil. Précédé de Next Floor, de Denis Villeneuve. 9 et 19 octobre. (M. Defoy)

DEMAIN

Avec ses longs plans soutenus, son rythme mesuré et ses dialogues clairsemés, ce premier long métrage de Maxime Giroux n’est clairement pas un thriller. Très riche visuellement et remarquablement interprété, Demain propose par contre un portrait très juste d’un certain malaise générationnel, particulièrement en ce qui a trait aux affligeantes histoires d’"amour" telles que celle entre l’effacée Sophie (Eugénie Beaudry) et le fainéant Jérôme (Guillaume Beauregard des Vulgaires Machins). 12 et 13 octobre. (K. Laforest)

DERRIÈRE MOI

Lorsqu’une naïve adolescente de Dégelis (Charlotte Legault) entre dans l’orbite d’une jeune femme délurée de Montréal (Carina Caputo), l’attraction des plaisirs interdits devient rapidement néfaste. Disposant de plus de moyens que pour son premier long métrage, Le Cèdre penché, Rafaël Ouellet confirme ici son talent pour la composition visuelle, la peinture d’un milieu et le jumelage d’actrices à la fois dépareillées et complémentaires. L’intrigue est toutefois un peu trop relâchée. 11 et 12 octobre. (K. Laforest)

DETROIT METAL CITY

Cette adaptation colorée du manga de Kiminori Wakasugi par Toshio Lee met en scène Negishi (Ken’ichi Matsuyama, hilarant), chanteur d’un groupe de death métal qui, sous son maquillage démoniaque, rêve de faire de la pop bonbon. Alors qu’il retrouve une ancienne flamme ignorant sa double identité, celui-ci se voit contraint d’affronter l’icône du death métal, Jack Il Dark (Gene Simmons de KISS, sous-employé). Rigolo, mignon et inoffensif. 10 et 19 octobre. (M. Dumais)

GOMORRA

Basé sur le best-seller de Roberto Saviano, vivant depuis sous protection policière, Gomorra de Matteo Garrone s’intéresse à la plus grande organisation criminelle d’Europe. De prime abord fascinante par son incursion réaliste dans la violente et impitoyable Camorra napolitaine, cette fresque chorale finit par s’éparpiller à force de s’intéresser à trop de personnages à la fois. 11 et 12 octobre. (M. Dumais)

MAN ON WIRE

La vie et l’oeuvre du funambule français Philippe Petit qui, en 1974, franchit sur un fil la distance séparant les tours jumelles du World Trade Center. Le réalisateur James Marsh retrace minutieusement le parcours du héros, qui culmine sur le vertigineux exploit new-yorkais. Dans sa forme, le film joue brillamment avec les codes du suspense. Nombreux et vibrants témoignages au présent – Petit est simplement magnétique – appuyés par de saisissants films et photos d’archives, et une solide bande-son. Très fort. 13 et 16 octobre. (M. Defoy)

LES PLAGES D’AGNES

Fort d’un montage alerte, ce documentaire ludique, émouvant, étonnant et instructif met en scène Agnès Varda qui, avec une sincérité désarmante et un sens inné de la mise en scène, nous fait visiter ses paysages intérieurs. Véritable leçon de cinéma donnée sur un ton intime, affectueux et généreux, Les Plages d’Agnès est un document précieux et nécessaire qui séduira autant les fans de la réalisatrice et compagne du regretté Jacques Demy que ceux qui la connaissent peu. 9 et 12 octobre. (M. Dumais)

SÉRAPHINE

Magnifique film au rythme contemplatif, aux mouvements de caméra très discrets donnant lieu à de superbes paysages et natures mortes, Séraphine de Martin Provost raconte le triste destin de la peintre Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis. Incarnée par l’extraordinaire Yolande Moreau, Séraphine fut découverte par hasard par le collectionneur et découvreur du Douanier Rousseau Wilhelm Uhde (Ulrich Tukur, solide) alors qu’elle était femme de ménage peu avant la Première Guerre mondiale. 13 et 19 octobre. (M. Dumais)

THE TIGER’S TAIL

Alors qu’il viendra cueillir la Louve d’honneur et offrir une leçon de cinéma, le cinéaste britannique John Boorman présentera son plus récent film. Un riche Dublinois (Brendan Gleeson, irréprochable) découvre de lourds secrets sur ses origines après avoir croisé son double, un pauvre chômeur. Campée à l’époque du Tigre celtique, cette comédie noire est une fable pour le moins inquiétante sur l’Irlande prospère des années 1990 doublée d’une réflexion grinçante sur le capitalisme. 10 et 18 octobre. (M. Dumais)

LES TROIS SINGES

Ce film de Nuri Bilge Ceylan trace le portrait d’une famille dysfonctionnelle hantée par la mort d’un fils. Si les apparitions spectrales font rire chez Philippe Garel (La Frontière de l’aube, magnifiquement photographié, maladroitement raconté) et chez Wim Wenders (le poseur et esthétisant Palermo Shooting), chez le réalisateur d’Uzak, dont on reconnaît ici la grande plasticité des plans aux cadrages soignés, elles émeuvent. 13 et 18 octobre. (M. Dumais)

UNIVERSALOVE

L’amour dans tous ses états… Croisement de six récits amoureux possédant chacun sa toile de fond – à l’itinéraire, on a Marseille, Rio, New York, Belgrade, Luxembourg et Tokyo. Suivant de (trop?) près la piste du film choral manière Iñárritu, Universalove se distingue par l’apport narratif de son excellente trame sonore, composée par le groupe Naked Lunch, qui supplée aux dialogues laconiques. Ce film de Thomas Woschitz bénéficie en outre d’un traitement visuel appliqué. 11 et 12 octobre. (M. Defoy)

Jusqu’au 19 octobre
www.nouveaucinema.ca