Adam's Wall : Loin des bombes
Cinéma

Adam’s Wall : Loin des bombes

Dans Adam’s Wall, de Michael Mackenzie, un Roméo juif et une Juliette libanaise tombent amoureux à Montréal.

Sorte de Roméo et Juliette transposé dans le Mile End contemporain, Adam’s Wall met en vedette Jesse Aaron Dwyre dans le rôle d’Adam, un jeune Juif qui tombe amoureux d’une Libanaise, Yasmine (Flavia Bechara), au grand dam de son grand-père rabbin (Gabriel Gascon) et du père (Paul Ahmarani) de la jeune femme.

"Adam a une histoire difficile, c’est un jeune homme refermé sur lui-même et très isolé dans sa communauté, explique le réalisateur Michael Mackenzie (The Baroness and the Pig), rencontré pendant le tournage. Yasmine, elle, vient d’arriver à Montréal, elle est très cosmopolite et littéraire; ça va à l’encontre des stéréotypes de la femme arabe. Malgré des cultures très différentes, ils trouvent une façon d’être bien ensemble."

Malgré ce qu’on pourrait présumer, le film n’a pas été écrit en réaction au conflit israélo-libanais de 2006. Mackenzie, son coscénariste Dana Schoel et le producteur Ziad Touma ont en effet commencé à développer le projet plusieurs années auparavant, mais ces événements ont néanmoins été pris en compte par ces derniers. "C’est sûr que ça fait du film une histoire encore plus d’actualité à cause de ce qui s’est passé, concède Touma. Mais à la base, c’est une histoire d’amour. On voulait prendre un conflit international et tenter de proposer une solution sur un terrain fertile pour la communication entre les gens, soit le Québec."

"C’est un film qui jette des ponts entre les cultures; c’est une vision qui change des clichés sur les cultures plus traditionnelles", estime Ahmarani. Ayant surtout joué des personnages typiquement québécois auparavant, l’acteur a ici eu l’occasion de renouer avec ses origines égyptiennes: "Des hommes de 50 ans libanais ou égyptiens, j’en ai connu beaucoup autour de moi. Je me suis inspiré de leur façon de bouger, de leur accent… Ç’a été rigolo de replonger là-dedans. Et quand j’étais en costume, avec le maquillage et les cheveux peignés de cette manière-là, je faisais des double takes dans le miroir; je pensais voir mon père!"

À voir si vous aimez /
The Bubble d’Eytan Fox, The Baroness and the Pig de Michael Mackenzie, Roméo et Juliette de William Shakespeare

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ADAM’S WALL

À travers ce long métrage de Michael Mackenzie, on a parfois l’impression de voir deux films se disputer le temps d’écran. D’une part, une histoire d’amour plutôt charmante, informée par la réalité multiculturelle du Montréal contemporain, certes, mais reposant essentiellement sur la chimie entre les deux jeunes protagonistes joués par Jesse Aaron Dwyre et Flavia Bechara. Et de l’autre, un mélodrame surchargé où les tensions au Moyen-Orient, les accommodements raisonnables et la symbolique religieuse sont tous invoqués. Trop souvent, la façon dont ces divers éléments sont agrafés au récit central semble artificielle, quoique bien intentionnée. Le simple fait de dépeindre une idylle entre un Juif et une Libanaise aurait suffi à transmettre un message d’ouverture et de tolérance. En compliquant les enjeux outre mesure, Adam’s Wall dilue plus qu’il ne renforce ce dernier.