All Together Now : All you need is LOVE
Cinéma

All Together Now : All you need is LOVE

Après LOVE, la rencontre des Beatles avec le Cirque du Soleil donne maintenant vie à All Together Now d’Adrian Wills.

En juin 2006, le spectacle LOVE prenait l’affiche à Las Vegas. Mais des mois auparavant, le documentariste Adrian Wills entreprenait de promener sa caméra entre Londres, Montréal et Las Vegas pour suivre l’évolution du spectacle du Cirque du Soleil signé Dominic Champagne. Au lieu de simplement montrer une équipe de dizaines de personnes au travail, Wills a pris le parti de rendre compte de la rencontre entre des créateurs, un choc aussi intrigant qu’étrange et fascinant, dans son documentaire All Together Now.

À la base de LOVE se profile donc le travail de George Martin sur la musique des Beatles, un aspect que Wills ne fait qu’effleurer, préférant laisser la place en entrevue au charismatique producteur, qui prend plaisir autant à se remémorer une foule de détails remontant aux sessions d’enregistrement du Fab Four qu’à bidouiller encore aujourd’hui les sons. De Londres, Wills suit ensuite la préparation proprement dite de LOVE orchestrée par Dominic Champagne à Montréal, où tout semble bien brouillon encore.

Puis, dans le coeur même de son documentaire – la partie qui non seulement fera trembler de joie le maniaque des Beatles, mais qui s’avère aussi la plus passionnante -, Wills suit de près la rencontre des principaux protagonistes lors des répétitions et des diverses phases de conception de LOVE, dans une salle construite spécialement pour une démesure contrôlée. Si Ringo a suivi le tout de très loin et que McCartney y est attendu avec un étrange mélange d’appréhension et de respect – alors qu’il se révélera tout sauf critique à la suite des répétitions auxquelles il assistera -, ce sont les femmes qui mettent vraiment de la couleur dans le film de Wills. La présence des veuves Olivia Harrison et Yoko Ono transcende parfaitement ce qu’apporte en réalité ce documentaire. En s’avérant critiques, inquiètes et très protectrices (à l’extrême dans le cas d’Ono), elles ne font que mettre en perspective le côté très humain, fragile et gracieux d’une immense entreprise qui a dû composer avec les qualités et les défauts de chacun. Cela, aux dépens des innombrables aspects techniques de LOVE, qui auraient facilement pu prendre toute la place dans un tel documentaire. Ce qui est loin d’être le cas, et c’est pour le mieux.