Festival du nouveau cinéma (FNC) : Le grand festin
Cinéma

Festival du nouveau cinéma (FNC) : Le grand festin

Pour sa seconde semaine, le Festival du nouveau cinéma a encore de quoi sustenter cinéphiles et cinéphages.

AFTERSCHOOL

En cette ère où pratiquement tout est filmé puis diffusé en ligne, l’existence humaine devient de plus en plus virtuelle, le bonheur, la violence ou la sexualité étant réduits à une série de clips vidéo. Dans un style voyeuriste rappelant Haneke, ce premier long métrage d’Antonio Campos observe un groupe d’adolescents qui semblent eux-mêmes désincarnés, si bien que lorsqu’une tragédie survient, leur premier réflexe est de la traiter à travers un filtre médiatique. Bouleversant. 17 et 19 octobre. (K. Laforest)

ATELIER K

Produit par Kino, ce film rassemble six courts métrages de microcinéma. Si les contributions de Jéricho Jeudy, Kim St-Pierre et Jean-François Robichaud séduisent par leur humour décalé, l’histoire de gitans de François Jacob, le polar d’Olivier Gilbert et la science-fiction fauchée de Jules Saulnier se révèlent plus ou moins satisfaisants. 16 octobre. (K. Laforest)

ENTRE LES MURS

Inspiré du roman éponyme de l’enseignant François Bégaudeau, Entre les murs est une fascinante incursion dans une école secondaire mettant en vedette Bégaudeau lui-même en compagnie de jeunes acteurs non professionnels, tous d’un naturel sidérant. Palme d’or à Cannes, ce film de Laurent Cantet s’avère un beau témoignage vivant sur le système scolaire français tourné à la manière du cinéma direct, dont la simplicité désarmante traduit parfaitement la complexité des rapports humains. 18 et 19 octobre. (M. Dumais)

HOMMES A LOUER

Rodrigue Jean nous entraîne dans l’univers de la prostitution masculine à Montréal. Il le fait avec beaucoup de sobriété, en colligeant des fragments de ses entretiens avec 11 jeunes hommes, adoptant envers eux un judicieux mélange de distance et d’empathie. Grâce à ce documentaire, des individus marginalisés, empêtrés dans la prostitution, la drogue et la violence, sortent de l’anonymat, prennent enfin la parole, recouvrent forme humaine. 18 octobre. (C. Saint-Pierre)

IL DIVO

Avec son montage musclé, ses plans recherchés, son ambiance insolite de film d’épouvante, sa bande sonore farfelue et ses répliques assassines, ce biopic explosif de Paolo Sorrentino emprunte à Tarantino et aux Sopranos dans sa façon de dépeindre avec humour noir un milieu corrompu, celui du gérontocrate Giulio Andreotti (extraordinaire et méconnaissable Toni Servillo). Avis: renseignez-vous un peu sur la politique italienne avant la projection… 16 et 18 octobre. (M. Dumais)

MARTYRS

Abus d’enfants, invasion de domicile, attaques de monstre, torture, expérimentations étranges… Ce film de Pascal Laugier repousse les limites du tolérable et ignore tous les tabous afin de créer une imprévisible et profondément troublante histoire de vengeance et de mysticisme, qui marie brillamment les courants actuels du cinéma d’horreur asiatique, américain et français. Comparée à Martyrs, La Passion du Christ de Mel Gibson a l’air de L’Évangile en papier! 17 et 19 octobre. (K. Laforest)

PAPA A LA CHASSE AUX LAGOPEDES

Reprenant le concept de la fausse vidéo maison comme dans Yes Sir! Madame… et Petit Pow! Pow! Noël, Robert Morin livre un autre jouissif brûlot, dans lequel un émule de Vincent Lacroix (extraordinaire François Papineau) tourne un film où il tente de justifier ses actions à ses filles. À la fois une attaque en règle contre le capitalisme sauvage et le portrait drôle et touchant d’un petit rêveur devenu un grand "crosseur". 17 et 19 octobre. (K. Laforest)

SHE’S A BOY I KNEW

C’est l’histoire d’un garçon qui voulait être une fille et qui prit les grands moyens pour réaliser son désir… Ce docu autobiographique de Gwen Haworth explore avec beaucoup de finesse les multiples enjeux entourant l’identité sexuelle. Les entrevues réalisées par l’auteure avec ses proches – paternel, frangines, ex-épouse… – sont particulièrement poignantes. Le côté thérapeutique de l’affaire est allégé par quelques pointes d’humour bien insérées. Touchant. 16 et 17 octobre. (M. Defoy)

SYNECDOCHE, NEW YORK

Mettant en vedette le splendide Philip Seymour Hoffman, ce premier long métrage de Charlie Kaufman raconte la vie sentimentale difficile d’un dramaturge qui entreprend d’écrire l’oeuvre de sa vie. Bien qu’un certain agacement puisse survenir après l’amusement et les surprises que provoque la première partie, où se multiplient détails insolites et revirements inattendus, le dernier quart d’heure s’avère un moment d’anthologie fort émouvant. 19 octobre. (M. Dumais)

VALSE AVEC BASHIR

Documentaire d’animation, ce film raconte comment Ari Folman a retrouvé ses souvenirs de militaire. Si les passages lyriques et les couleurs contrastées ravissent l’oeil, la technique, alliant animation Flash, animation classique et animation 3D, manque de fluidité et distrait parfois des témoignages des participants. En dévoilant ce qu’il a vu en 1982 lors du massacre de Sabra et Chatila, le cinéaste se rachète par une finale percutante et cauchemardesque qui donne tout son sens à sa longue enquête. 16 et 17 octobre. (M. Dumais)

Jusqu’au 19 octobre
www.nouveaucinema.ca