Pride and Glory : Faux frères
Cinéma

Pride and Glory : Faux frères

En toute loyauté, de Gavin O’Connor, est un film policier traitant de tensions familiales et raciales.

Les histoires de frères ennemis ne datent pas d’hier (Caïn et Abel, ça vous rappelle quelque chose?), et si certains réalisateurs arrivent à exploiter ce thème avec une certaine originalité (voir The Tiger’s Tail de John Boorman sur www.voir.ca), d’autres, comme Gavin O’Connor (Tumbleweeds, Miracle) et son jumeau de producteur Greg, n’arrivent qu’à le ressasser sans grande imagination.

Fils d’un policier new-yorkais, O’Connor a concocté un récit mettant en scène quatre membres d’une même famille travaillant pour le NYPD. Il y a d’abord le paternel et chef de police, Francis Tierney, Sr. (Jon Voight), qui demande à son fils Ray (Edward Norton) d’enquêter sur la mort suspecte de quatre policiers au cours d’une descente chez des trafiquants de drogues latinos. À mesure que son enquête progresse, Ray découvre que son frère Francis, Jr. (Noah Emmerich) et son beau-frère Jimmy Egan (Colin Farrell) ont leur part de responsabilité dans le meurtre de leurs confrères.

S’intéressant peu au clan latino, lequel semble composé d’hommes violents et de femmes hystériques – on repassera pour la nuance -, O’Connor s’acharne à illustrer à coups de scènes familiales supposément touchantes – le récit se déroule dans le temps des fêtes et l’épouse de Francis, Jr. souffre d’un cancer… – les liens profonds qui unissent le chef de police à ses fils et beau-fils. Malgré le talent des acteurs, impossible de faire preuve de compassion envers les personnages, le réalisateur se contentant de leur faire débiter des répliques au ton sentencieux sur leurs devoirs.

Le tout se corse lorsque l’action se transporte sur le terrain. De toute évidence, O’Connor s’y sent plus à l’aise que dans les chaumières modestes mais accueillantes des policiers. Caméra nerveuse à l’épaule, montage serré, images froides et bleutées, En toute loyauté se veut un drame policier bien viril et à fleur de peau nous entraînant dans un monde glauque et sans pitié où un coeur pur souhaite faire régner la justice. Toutefois, on a beau être devant le grand écran, l’obsédante impression de regarder un feuilleton télé à gros budgets ne nous quitte pas. Sans doute aurait-il fallu que O’Connor approfondisse la part sociale de l’ensemble afin d’y apporter une quelconque substance.

À voir si vous aimez /
We Own the Night de James Gray, Freedomland de Joe Roth, Les Liens du sang de Jacques Maillot