Festival de Films Cinemania : Morceaux choisis
Du 6 au 16 novembre, le Festival de Films Cinemania offre ses trésors dans la langue de Molière avec sous-titres dans la langue de Shakespeare.
L’EMPREINTE DE L’ANGE
Mentalement fragile, Elsa (Catherine Frot) est persuadée que la fille de sa voisine Claire (Sandrine Bonnaire) est en fait sa propre fille. Dès lors, Elsa s’immisce dans la vie de celle-ci au péril du bonheur des deux familles. Après le charmant Cou de la girafe, Safy Nebbou signe un drame prenant où il entretient le mystère avec doigté. À voir impérativement pour le superbe duel d’actrices. 7 et 14 nov. (M. Dumais)
CA$H
Annoncée comme un Ocean’s Eleven français, cette histoire d’arnaqueurs et d’arnaqués fait plus ou moins le poids. Jean Dujardin peut rivaliser avec George Clooney côté charisme, mais Eric Besnard est loin d’avoir le talent d’un Soderbergh derrière la caméra. Mettant aussi en vedette Alice Taglioni, Jean Reno et Valeria Golino, le film demeure tout de même plutôt divertissant. 8 et 9 nov. (K. Laforest)
LA VIE D’ARTISTE
Une chanteuse (Émilie Dequenne), un écrivain (Denis Podalydès) et une actrice (Sandrine Kiberlain) rêvent de gloire, mais connaissent surtout les échecs et la désillusion. Porté par trois comédiens en grande forme, ce premier long métrage de Marc Fitoussi regorge de moments à la fois pitoyables et amusants. On y rit jaune, mais on rit! 8 et 12 nov. (K. Laforest)
L’HEURE D’ETE
Une femme (gracieuse Édith Scob) fait part à ses enfants (Charles Berling, Juliette Binoche et Jérémie Renier) de ce qu’elle souhaite faire de son imposante collection d’oeuvres d’art. Aux réunions familiales, naturelles, vives et chaleureuses, succèdent alors de longues conversations sur l’héritage et un inventaire si détaillé des biens familiaux que l’on se demande si ce touchant film d’Oliver Assayas est un documentaire sur l’Art nouveau. 8 et 13 nov. (M. Dumais)
LES TOITS DE PARIS
Dans ce film d’Hiner Saleem (Km Zéro), on rit, on pleure, on s’ennuie, on meurt. Prenant par sa façon de dépeindre sans fard le quotidien des vieillards esseulés et des jeunes laissés-pour-compte, le tout s’essouffle dangereusement à mi-parcours, comme si le réalisateur kurde n’avait plus rien à raconter. Heureusement, Michel Piccoli et Maurice Bénichou, ce dernier toutefois sous-utilisé, s’y avèrent bouleversants par leur jeu retenu. 8 et 14 nov. (M. Dumais)
LE SILENCE DE LORNA
Dans ce drame social rappelant Rosetta, une jeune Albanaise (Arta Dobroshi, émouvante et sensible) contracte un faux mariage avec un toxicomane (bouleversant Jérémie Renier) afin d’obtenir la nationalité belge. Récit sombre et tordu s’il en est un, le résultat s’avère un portrait de femme d’une remarquable justesse. Sans doute le film le plus accessible et le moins âpre de Luc et Jean-Pierre Dardenne. 9 et 10 nov. (M. Dumais)
PLUS TARD TU COMPRENDRAS
Durant le procès de Klaus Barbie, un homme (Hippolyte Girardot, fiévreux) entreprend des recherches sur les membres de sa famille ayant été déportés durant la Seconde Guerre mondiale. Il se butera toutefois au silence de sa mère (Jeanne Moreau, sobre). Avec finesse, Amos Gitai trace ici le portrait d’une famille aux prises avec de douloureux secrets. En résulte un drame bouleversant et intimiste sur l’Holocauste. 9 et 11 nov. (M. Dumais)
CE QUE MES YEUX ONT VU
Malgré l’incrédulité de son professeur (Jean-Pierre Marielle, stoïque), une étudiante (Sylvie Testud, très bien) est résolue à percer les secrets des toiles de Watteau. Sa rencontre avec un artiste de la rue sourd-muet (James Thierrée, touchant) sera déterminante. Glacé et soigné, ce premier film de Laurent de Bartillat propose une incursion fascinante dans l’oeuvre de Watteau dont la conclusion se révèle décevante. 11 et 16 nov. (M. Dumais)
UN ROMAN POLICIER
L’arrivée d’un jeune stagiaire entreprenant vient chambouler la vie peinarde d’un commissariat de banlieue. Rare film de flics tourné au féminin, ce premier long métrage de Stéphanie Duvivier appréhende sous un angle rafraîchissant un sujet écorné. Intéressant portrait de la force constabulaire, qui montre de petits et moyens détails généralement gommés. Dommage que le troisième acte parte en vrille. P.S.: La photo, essentiellement nocturne, est particulièrement réussie. 12 et 13 nov. (M. Defoy)
SURVIVRE AVEC LES LOUPS
Ce film de Véra Belmont n’est évidemment pas le premier à dépeindre le sort des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale, mais c’est probablement le premier où la protagoniste se retrouve à, oui, vivre avec des loups. Malgré la performance maniérée de la petite Mathilde Goffart, le film trouve une certaine grâce dans la froide beauté des images de Pierre Cottereau et de la musique d’Émilie Simon. 12 et 14 nov. (K. Laforest)