Mes amis mes amours : Les deux papas
Mes amis mes amours, de Lorraine Levy, est une adaptation du roman de Marc Levy prenant place dans le quartier français de Londres.
Après Et si c’était vrai…, récupéré par Hollywood pour devenir Just Like Heaven, Mes amis mes amours est le deuxième roman de l’écrivain français Marc Levy à être porté au grand écran, par nulle autre que sa propre soeur, Lorraine Levy (La Première Fois que j’ai eu 20 ans).
Dans le quartier français de Londres, que les Anglais surnomment "Frog Alley", Mathias le libraire (Vincent Lindon) et Antoine l’architecte (Pascal Elbé), tous deux des pères divorcés, décident d’emménager ensemble avec leurs enfants respectifs. Cette prémisse de sitcom donne lieu à nombre de gags faciles jouant sur le fait que, mis à part qu’ils ne couchent pas ensemble, les deux amis se comportent comme un vieux couple marié. Mathias étant plutôt nonchalant, du type à rentrer tard ou carrément découcher, alors qu’Antoine vit une vie des plus rangées, passant son temps à faire le ménage et refusant de faire garder les enfants, les engueulades se font en effet nombreuses au sein du "couple".
La principale cause de friction entre les deux hommes est l’arrivée dans le portrait d’Audrey (Virginie Ledoyen), une jeune journaliste dont Mathias tombe éperdument amoureux, se retrouvant à négliger quelque peu ses responsabilités parentales et son intimité platonique avec Antoine. Le film glisse par le fait même dans le territoire de la comédie romantique, avec tous les clichés que cela implique. Aussi charmants que puissent être Lindon et Ledoyen, la relation entre leurs personnages se révèle néanmoins péniblement convenue et prévisible, baignant qui plus est dans de la musique mièvre.
Mes amis mes amours retrouve toutefois une certaine vigueur lorsque le récit s’intéresse plus particulièrement à la vie de quartier de Frog Alley, un véritable ghetto gaulois où l’on n’entend pratiquement jamais un mot d’anglais. Les colorés individus qu’on y rencontre, que ce soit Yvonne (Bernadette Lafont), la patronne du bistro du coin, ou Sophie (Florence Foresti), la fleuriste secrètement amoureuse d’Antoine, semblent d’ailleurs tout droit sortis du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. Dommage que le film ne s’attarde pas plus à eux et moins au triangle amicalo-amoureux entre Lindon, Elbé et Ledoyen.
À voir si vous aimez /
Les films de Nora Ephron, La Première Fois que j’ai eu 20 ans de Lorraine Levy
Une certaine forme de xénophobie anglo-saxonne, « Frog Alley », « speak white » !
Dans quel pays civilisé se permet-on de tels propos désobligeants ? Je ne connais pas l’équivalent en France, ou ailleurs.