Soul Men : Frères de soul

Pendant le générique de fin de Soul Men, outre les traditionnels bloopers, on peut voir des extraits d’une entrevue accordée par Bernie Mac pendant le tournage, où ce dernier se fait plus sérieux et semble livrer un bilan de sa vie. Une mention apparaît ensuite à l’écran où l’on apprend sans surprise que le film est dédié à la mémoire du comédien, qui nous a quittés le 9 août dernier, et à celle d’Isaac Hayes, décédé le jour suivant.

Tout cela est louable mais, malheureusement, le film qui précède ledit hommage n’est pas un inoubliable chant du cygne à la Heath Ledger dans The Dark Knight, mais simplement une comédie au mieux inégale, où Mac livre une performance honnête, sans plus. Quant à Hayes, il n’apparaît que dans un caméo plutôt inconséquent.

Soul Men raconte l’histoire de Louis (Samuel L. Jackson) et Floyd (Mac), deux chanteurs ayant connu la gloire dans les années 1960-1970 au sein du groupe The Real Deal, qui s’est séparé peu après que leur leader Marcus (John Legend) eut décidé de faire carrière en solo. Louis et Floyd ont par la suite sombré dans l’obscurité et se sont perdus de vue pendant des décennies… Jusqu’à ce que, à la suite de la mort de Marcus, on leur demande de se réunir pour performer lors d’un concert en son honneur.

Amis de longue date mais n’ayant jamais partagé la vedette d’un film auparavant, Jackson et Mac démontrent une véritable complicité à l’écran. Si bien qu’on se désole que leur seule collaboration professionnelle se retrouve dans cette lourdaude comédie de Malcolm D. Lee, où les gags sont plus souvent douteux que vraiment drôles, les scénaristes Robert Ramsey et Matthew Stone semblant croire qu’il suffit de faire dire aux acteurs "motherfucker" à tous les deux mots pour déclencher les rires.

Reste la musique de Stax Records, qui est au centre des meilleurs moments de Soul Men, alors que Mac et Jackson interprètent avec un bonheur évident des chansons d’artistes tels que Sam & Dave, Rufus Thomas et Isaac Hayes. Les numéros musicaux ne sont hélas pas assez nombreux pour compenser la médiocrité du reste du film.

À voir si vous aimez /
The Blues Brothers de John Landis, Undercover Brother de Malcolm D. Lee