JCVD : Tous les coups sont permis
Cinéma

JCVD : Tous les coups sont permis

Dans JCVD, de Mabrouk El Mechri, Jean-Claude Van Damme joue le rôle de… Jean-Claude Van Damme.

Au panthéon du cinéma d’action hollywoodien des années 1980 et 1990, Jean-Claude Van Damme est toujours demeuré dans l’ombre des Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et Bruce Willis. Relégué au monde du direct-to-video depuis une dizaine d’années, le comédien belge a perdu encore plus d’envergure et, à cause de plusieurs curieuses apparitions télé où il exposait une philosophie personnelle incohérente et truffée d’anglicismes ("Je suis aware!"), il est carrément devenu un objet de ridicule pour bien des gens.

Bref, personne ne s’attendait à ce qu’il fasse son retour au grand écran dans un film qui serait présenté dans plusieurs festivals et qui lui vaudrait de nombreuses critiques élogieuses. Ce film, c’est JCVD, où, comme le titre le suggère, Van Damme joue son propre rôle. S’amorçant avec un impressionnant plan-séquence le montrant en pleine action sur un plateau de tournage, le récit passe rapidement à un registre moins explosif, alors que Jean-Claude fait face à son ex-femme en cour pour tenter d’obtenir la garde de leur enfant, négocie avec des problèmes d’argent, et subit divers autres revers. On est loin de Bloodsport!

Afin de se changer les idées, Van Damme décide de prendre une pause d’Hollywood et de retourner dans sa Belgique natale, mais son repos sera de courte durée. Pris en otage par des braqueurs, il se retrouvera au centre d’un cirque médiatique, les reporters dépêchés sur les lieux croyant à tort, tout comme la police, que la star est l’instigateur dudit braquage…

Le film de Mabrouk El Mechri prend alors des airs de polar plutôt conventionnel, si ce n’est du fait que la présence de Van Damme donne lieu à plusieurs moments absurdes et à une série de gags autoréférentiels. Sans être tout à fait le Being John Malkovich des films d’action, JCVD comporte quatre ou cinq scènes franchement rigolotes où, pour une fois, Van Damme fait rire de façon intentionnelle. La véritable révélation arrive toutefois vers la fin du film, lorsque l’acteur y va d’un long soliloque où il confronte avec beaucoup d’émotion ses démons personnels. On ne le verra plus jamais de la même façon.

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