Festivalissimo : Olé!
Du 19 mars au 5 avril, la 13e édition de Festivalissimo envahit Ex-Centris. Bref aperçu de la première semaine.
Fidèle à sa mission, Festivalissimo, plus importante manifestation du genre au Canada, célèbre la crème du cinéma ibéro-latino-américain en proposant une quarantaine de courts et longs métrages de fiction et documentaires provenant de l’Espagne, du Portugal, des 26 pays d’Amérique latine et même de chez nous.
Ainsi, dans la section Latinos del Norte seront présentés trois documentaires canadiens: le road movie Americano, de Carlos Ferrand, qui nous entraîne de la Patagonie au Nunavut (21 mars); Lula, de German Guttierez, qui suit le destin du président du Brésil (31 mars); et El Lado Oscuro de la Dama Blanca, de Patricio Henriquez, qui se penche sur le tristement célèbre bateau ayant servi de prison après le coup d’État de 1973 au Chili (29 mars).
Du côté de la Sélection officielle, c’est au réalisateur Daniel Burman (Lost Embrace), surnommé le Woody Allen argentin, que revient l’honneur d’ouvrir les festivités avec El Nido Vacio. Alors que leur fille cadette vient de quitter le foyer, un dramaturge (solide Oscar Martinez) et sa femme (lumineuse Cecilia Roth, vue dans Tout sur ma mère d’Almodovar) reprennent leur vie en main. Mais alors que sa femme s’émancipe en reprenant ses études, l’auteur craint de se voir dépasser par son gendre, lui aussi écrivain. Humour, émotion et fantaisie (mentionnons cette charmante scène où les clients d’un centre commercial dansent au rythme du Boléro de Ravel) sont au coeur de cette comédie dramatique qui embrouille habilement les frontières entre le rêve et la réalité (19 et 27 mars).
Outre le volet Chile Hoy mettant l’accent sur le cinéma chilien, se retrouve aussi dans la Sélection officielle le sombre et troublant Tony Manero de Pablo Larrain, film ayant représenté le Chili dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Santiago, 1978, un quinquagénaire (excellent Alfredo Castro, prix du meilleur acteur au Festival de La Havane) complètement obsédé par le personnage qu’incarne John Travolta dans Saturday Night Fever s’inscrit à un concours de sosies télévisé dans l’espoir de devenir une star du disco. Une histoire violente et sordide faisant écho au régime sanglant de Pinochet (20, 24 et 26 mars).
Toujours dans cette sélection, Ultima Parada 174 de Bruno Barreto raconte le destin de deux jeunes garçons dans les bas-fonds de Rio. Écrite par le scénariste du brillant film La Cité de Dieu, Braulio Mantovani, cette dure chronique n’arrive cependant pas à la cheville de l’oeuvre de Fernando Meirelles. Bien qu’il s’applique à montrer l’horreur quotidienne des jeunes laissés-pour-compte, Barreto signe une réalisation somme toute conventionnelle et le récit de Mantovani, bien qu’inspiré d’un fait vécu, souffre d’une progression dramatique défaillante et sombre par endroits dans le pathos (21 et 27 mars, 4 avril).
FESTIVALISSIMO, C’EST AUSSI…
Des spectacles: chaque midi, à la Place Alexis Nihon, se tiennent les Midis Festivalissimo, occasion idéale pour découvrir le Quatuor Damian Nisenson (24 mars), la salsa (25 et 27 mars) et le flamenco (26 mars). Au National, les amateurs de danse pourront découvrir La Vitrina de la danse contemporaine (25 mars, Le National), la troupe Armistice et son spectacle Gitans urbains (27 mars). À la salle Oscar Peterson, Cristian Gort dirigera l’Orchestre symphonique de l’Isle qui interprétera des airs espagnols, argentins et cubains lors de la soirée Passion en rouge et noir (21 mars). Pour sa part, la Sala Rossa accueillera Alicia Borisonik and the Argentina Projekt (21 mars). Enfin, le 29 mars, au Club Lambi, le trio de D.J. Sonido Nordico fera sans doute de La Noche Loca une folle soirée inoubliable.
De l’art: à la Place Alexis Nihon, Artferia 2009 propose Solitude collective de l’artiste matiériste Yannick Sasseville, exposition développée en résidence à Barcelone en 2007.