Sélection de films présentés au FFO, 2e semaine : Brèves cinéma 2009-03-19
Plus que quelques jours encore pour profiter du Festival du film de l’Outaouais et de sa riche programmation. Voici quelques suggestions de films toujours à l’affiche.
CHERS ÉLECTEURS
Que se passera-t-il une fois les élections terminées? Le cinéaste Manuel Foglia y répond en partie avec Chers électeurs, où il a suivi de 2003 à 2006 le travail sur tous les terrains de deux députés, soit le péquiste de la très urbaine circonscription de Mercier, Daniel Turp, et la libérale Charlotte L’Écuyer, candidate gagnante dans l’immense territoire rural de Pontiac. Deux réalités différentes mais qui se rejoignent, tant le documentaire démontre avec une grande simplicité le jeu incessant des compromis autant que l’impuissance de deux citoyens cherchant avant tout à aider leur région. Dommage que la caméra de Foglia bouge autant et donne une image aussi amateur à l’ensemble… Le 20 mars au cégep de l’Outaouais. (Jean-François Dupont)
ADAM’S WALL
À travers Adam’s Wall, ce long métrage de Michael Mackenzie, on a parfois l’impression de voir deux films se disputer le temps d’écran. D’une part, une histoire d’amour plutôt charmante, inspirée par la réalité multiculturelle du Montréal contemporain, mais reposant essentiellement sur la chimie entre les deux jeunes protagonistes, un Juif et l’autre Libanaise, joués par Jesse Aaron Dwyre et Flavia Bechara. Et de l’autre, un mélodrame surchargé où les tensions au Moyen-Orient, les accommodements raisonnables et la symbolique religieuse sont invoqués. Le simple fait de dépeindre une idylle entre un Juif et une Libanaise aurait suffi à transmettre un message d’ouverture et de tolérance. Le 20 mars à l’UQO. (Kevin Laforest)
3 SAISONS
photo: Chris Kralik |
Ce film choral à la Alejandro González Iñárritu aborde les thèmes de la sexualité, de la violence et de la condition de parent à travers les histoires croisées d’une squeegee (Carinne Leduc) aux prises avec une grossesse imprévue, d’un homme (Frank Schorpion) désirant venger le meurtre de sa fille et d’une actrice (Caroline Néron) dont la carrière bat de l’aile. Réalisé dans l’urgence avec un budget de seulement 10 000 $, 3 saisons confirme le talent de Jim Donovan (Pure) derrière la caméra malgré les imperfections attribuables aux conditions de tournage. Par contre, le film souffre de dialogues faibles, d’un manque de cohésion narrative et de personnages qui ne parviennent pas à nous toucher, notamment parce qu’ils sont interprétés de façon inégale. Le 19 mars à l’UQO. (Kevin Laforest)
MONGOL
Mongol, de Sergei Bodrov, relate l’ascension du premier empereur de Mongolie (Tadanobu Asano), dont l’empire s’étendait sur presque toute l’Asie. Difficile de deviner la grandeur et le mérite de ce conquérant stratégique et sanguinaire que fut Gengis Khan tant le film perd presque sa première moitié à le présenter dans sa jeunesse. Bodrov et son coscénariste, Arif Aliyev, multiplient ensuite, avec plus ou moins de bonheur, les ellipses pour raconter ses premiers faits et gestes. Encore moins que sur ses exploits sur le terrain, illustrés par quelques scènes de combats montées sans finesse où gicle le sang numérique, lesquelles laisseront l’amateur de batailles sanglantes sur son appétit, on en connaîtra bien peu sur les idées politiques de Gengis Khan. De fait, les rares dialogues nous laisseront savoir qu’il avait le sens de l’honneur et de la famille, qu’il avait aussi la tête dure et la mémoire longue. Oui, mais encore? Pour en savoir plus, il faudra se référer aux manuels d’histoire… ou attendre un biopic moins superficiel. Le 19 mars au Cinéma 9. (Manon Dumais)
Consultez la programmation complète du Festival du film de l’Outaouais, qui se poursuit jusqu’au 20 mars, au www.offestival.com.