Festival de cinéma des 3 Amériques : De la pellicule sous la dent (2)
Cinéma

Festival de cinéma des 3 Amériques : De la pellicule sous la dent (2)

Le FC3A bat son plein et vous ne vous y retrouvez plus parmi les innombrables choix? Les journalistes de Voir sont là pour ça!

LA LUMIÈRE AU BOUT DU TUNNEL

O’Horten, du cinéaste norvégien Bent Hamer (Kitchen Stories), raconte les premiers jours de retraite d’un conducteur de train solitaire et introverti ou, en d’autres termes, les aventures bien simples d’un homme sans histoire se retrouvant constamment dans des situations improbables. En fait, au gré d’images savamment composées, où tout est symétrique, il devient cet élément sorti de son cadre habituel qui, malgré sa grande discrétion, tranche dans le décor. S’en dégage un humour subtil ainsi qu’une belle poésie, alors que l’ensemble prend des airs de fable. De sorte qu’on s’attache rapidement à ce personnage sans malice, qu’on se laisse toucher par cette charmante réflexion sur la vieillesse, la mort, les actes manqués. (J. Ouellet)

QUAND L’APPÉTIT VA, TOUT VA

Estômago: A Gastronomic Story, premier long métrage du Brésilien Marcos Jorge, s’ouvre sur l’arrivée de Nonato (João Miguel, attachant) en ville et… en prison; ce qui s’est passé entre ces deux événements, nous le découvrirons au fil d’une histoire bien ficelée comme un rôti. Paumé et simple d’esprit, Nonato réussira, grâce à un talent inné pour la cuisine, à se faire engager dans un snack-bar miteux, où il rencontrera Iria, une prostituée gourmande qui lui échangera des faveurs sexuelles contre de la nourriture. Giovanni, un restaurateur italien, décidera de le prendre sous son aile et de lui enseigner les secrets de sa tradition culinaire. Parallèlement, Nonato réussira à survivre en prison et à monter dans la hiérarchie de sa cellule bourrée de truands grâce à ses talents de cuisinier. Véritable fable à l’humour noir sur le pouvoir, le sexe et la bouffe, Estômago ravit les sens, alors que la nourriture fait surgir des endroits les plus dépravés un hymne à la vie… coûte que coûte. (I. G.-Paradis)

CHARS CASSÉS

Jean-Paul Colmor, sexagénaire plein de vie et plutôt pittoresque, est l’heureux propriétaire d’un immense terrain situé dans le coin de Saint-Amable. Particularité: depuis une quarantaine d’années, le sympathique bonhomme collectionne les carcasses de voiture, au point d’en être devenu une référence dans le domaine des pièces d’auto. Bref, c’est un "ramasseux", comme il se décrit lui-même. Après s’être fait remarquer avec son troisième opus Elle veut le chaos il y a quelques mois, le cinéaste Denis Côté revient avec Carcasses dans un surprenant mélange de documentaire, où on en apprend un peu sur le vrai Jean-Paul Colmor, et de fiction, avec l’irruption de personnages inattendus dans un tel décor. À la fois contemplatif et volontairement déboussolant à certains égards! (J.-F. Dupont)

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