Si c’était lui : La belle et la bête
Dans Si c’était lui, d’Anne-Marie Étienne, Carole Bouquet craquera-t-elle pour un itinérant?
Peu de temps après avoir reçu le prestigieux prix littéraire Femina pour son dernier bouquin dans lequel elle traite de la nécessité de rejeter tous les a priori dans les relations sociales, Hélène (Carole Bouquet) fait la rencontre de Valentin (Marc Lavoine), un S.D.F. aigri et bourru, passionné de cinéma comme il ne s’en fait plus, qui squatte l’appartement de son oncle, le voisin d’Hélène. Cependant que son fils Jérémy (Jean Senejoux) s’entiche de Valentin, Hélène devra trouver une façon de lutter contre ses propres préjugés, qui l’empêchent d’aborder Valentin pour l’être humain qu’il est, et non le poncif asocial qu’il est devenu.
Avec Si c’était lui, Anne-Marie Étienne signe une comédie romantique traditionnelle, qui se retrouve bien souvent là où on l’attendait, et pis encore, presque toujours de la façon dont on l’attendait, ce qui est autrement plus désolant. La prémisse – prometteuse – est ainsi laissée à elle-même, la cinéaste préférant à l’audace d’une mise en scène forte, qui aurait justement appuyé son propos, user d’une mécanique bien connue, dans laquelle la forme est plaquée déplorablement sur le fond, pour s’y fondre tout à fait, au bout du compte. Ce manque d’assurance en la capacité du médium cinématographique de nourrir de façon substantielle, sous forme de plus-value, un récit même plutôt banal empêche malheureusement le film de s’élever au niveau suivant.
Heureusement pour Étienne, Carole Bouquet est en grande forme et soutient le film comme elle le peut, recevant çà et là un coup de pouce de la part de Marc Lavoine et de Florence Foresti – tantôt charmante, tantôt véritablement agaçante dans son rôle de mangeuse d’hommes. L’entrain et la chaleur que déploient les différents acteurs compensent bien les quelques moments où le propos social – par ailleurs intéressant et pertinent, mais un peu dérangeant dans ce contexte – prend le pas sur la fiction qui est projetée sur l’écran.
Même si Anne-Marie Étienne ne s’autorise jamais de véritables incartades qui lui auraient permis de mieux définir ses personnages, Si c’était lui demeure un film plutôt sympathique, qui réussit à séduire sans que l’on sache trop pourquoi. Chaque scène étant subtilement traversée par une charmante sincérité, on ne peut que sourire devant ce film, que l’on a pourtant déjà vu sous d’autres formes, à maintes, et maintes reprises.
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Mensonges et trahisons et plus si affinités… de Laurent Tirard, As Good As It Gets de James L. Brooks, Sweet Home Alabama d’Andy Tennant