Vues d'Afrique : Des nouvelles du continent
Cinéma

Vues d’Afrique : Des nouvelles du continent

Du 16 au 26 avril, Vues d’Afrique célèbre fièrement les 25 ans du Festival Panafrica International avec pas moins de 130 films. Quelques suggestions pour la première semaine.

Produit par Mathieu Kassovitz, Johnny Mad Dog est un film que l’on regarde les poings serrés tant la réalité qu’il dépeint, celle des enfants soldats, choque. Inspiré du roman du Congolais Emmanuel Dongala, ce premier long métrage de fiction de Jean-Stéphane Sauvaire s’attache au destin d’un ado de 15 ans qui pille, viole et tue tout sur son passage, et à celui d’une jeune fille instruite qui tente de sauver sa peau et celles de ses frères en pleine guerre civile. Percutant à première vue, mais tournant à vide après une demi-heure, faute d’un scénario béton. (16 avril, Cinéma du Parc; 23 avril, Cinéma Beaubien)

Réalisé par l’acteur et dramaturge sud-africain John Kani, Nothing But the Truth s’intéresse à l’après-apartheid à travers le destin d’un bibliothécaire noir ayant toujours vécu dans l’ombre de son frère, héros national. Alors que sa fille suit la commission Vérité et Réconciliation, le vieil homme accueille rudement sa nièce venue d’Angleterre avec les cendres de son frère. L’heure de la vérité a enfin sonné. Si Kani réussit à convaincre quant à la souffrance et à l’humiliation qu’ont subies les Noirs durant le régime de l’apartheid, le jeu des acteurs est parfois si forcé que le film semble hésiter entre le mélodrame et la comédie de moeurs. (18 avril, Cinéma Beaubien; 21 avril, Cinéma du Parc)

Peu de temps avant son mariage, une jeune Italienne d’origine marocaine avoue à son meilleur ami gay, également Marocain, qu’elle n’est plus vierge. Celui-ci l’emmène alors à Casablanca pour qu’elle subisse une intervention chirurgicale qui l’empêchera d’être répudiée par son mari. En chemin, il visitera son jeune fils à qui il hésite de révéler son identité. Road movie initiatique se donnant des airs de documentaire, Corazones de Mujer de Pablo Beneditti et Davide Sordella est certes une réalisation fauchée peu attrayante sur le coup. Pourtant, le côté attachant des personnages, doux marginaux déchirés entre l’attrait de la modernité et les traditions familiales, et le regard empathique des réalisateurs conquièrent rapidement le coeur des spectateurs. (22 avril, Cinéma du Parc)

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