Un architecte de Bangkok (Supphasit Kansen) s’installe dans un hôtel modeste où il s’éprend de la discrète et jolie tenancière (Anchalee Saisoontorn). Banal, direz-vous? Pas du tout, puisque l’hôtel en question est situé à Takua Pa, village du Sud de la Thaïlande où 8000 personnes périrent lors du tsunami de 2004. C’est donc dans une ville délaissée par les touristes, presque fantomatique, revenant peu à peu à la vie qu’Aditya Assarat raconte à traits délicats une histoire d’amour sur fond de critique sociale. Au fur et à mesure que l’idylle se développe et que la tristesse envahissante semble vouloir s’estomper, s’élève l’hostilité face à l’étranger et au renouveau. Tirant profit de la majesté de la mer et de l’insolite décalage entre lieux dévastés et en construction, Assarat signe un premier long métrage d’une solennelle beauté au rythme contemplatif envoûtant qui n’est pas sans rappeler Apichatpong Weerasethakul et Tsai Ming-liang.