Rudo y Cursi : La gloire un autre jour
Cinéma

Rudo y Cursi : La gloire un autre jour

Dans Rudo y Cursi, de Carlos Cuarón, Gael Garcia Bernal et Diego Luna s’affrontent sur un terrain de soccer.

La dernière fois qu’ils ont été réunis sur un même écran de cinéma, les acteurs mexicains Diego Luna et Gael Garcia Bernal avaient prouvé qu’il existait une grande complicité entre eux, complicité qui avait alors profité au cinéaste Alfonso Cuarón pour son film Y tu mama tambien. Si Alfonso réunit aujourd’hui les deux acteurs, c’est à titre de producteur, et pour le compte de son frère Carlos Cuarón, qui assure cette fois la réalisation du film Rudo y Cursi.

Tato (Garcia Bernal) et Beto (Luna) sont deux paysans mexicains, frères de sang, qui travaillent dans une plantation de bananes et qui rêvent depuis toujours d’offrir à leur mère une grande et magnifique maison. C’est Tato qui, le premier, aura la chance de réaliser ce rêve, alors qu’il est recruté par un dépisteur professionnel de soccer qui fera de lui une grande vedette. Viendra ensuite le tour de Beto, qui se verra offrir l’occasion de bloquer les tirs de son frère et des autres joueurs de première division, en tant que gardien titulaire de son club. Mais voilà: si Beto a la fâcheuse tendance de jouer aux jeux de hasard l’entièreté de ses économies, Tato, lui, souhaite davantage être un chanteur qu’une vedette de la balle ronde.

Comme le laisse supposer ce court synopsis, Rudo y Cursi est un film qui ne se laisse pas encombrer par de quelconques questionnements existentiels ou autrement réflexifs. Cuarón, qui avait également participé à l’écriture de Y tu mama tambien en 2001, propose ici un film léger et amusant, qui tente à plein nez de capitaliser sur le charisme de ses deux vedettes. Le résultat est cependant à l’image du scénario du film: farfelu par moments, incomplet à d’autres, sans intérêt trop souvent.

Difficile d’apprécier pour ce qu’elles sont les qualités d’un film comme Rudo y Cursi, le problème étant qu’elles sont à ce point mises au service d’une histoire dénuée d’ambition qu’elles perdent en conséquence beaucoup de leur charme. L’intérêt principal d’un film comme Rudo y Cursi se trouverait en une analyse sociologique de ce qu’il propose… indirectement. Pour exemple, cette constante façon de réinventer le happy ending, par l’échec, qui semble être une nouvelle finalité de la quasi-totalité des films produits en ces temps derniers dans la cinématographie mexicaine. Intéressant, donc, ce qui n’est pas dans le film. Cela explique tout le reste.

À voir si vous aimez /
Shaolin Soccer de Stephen Chow, Y tu mama tambien d’Alfonso Cuarón