À vos marques… party! 2 : Comme un poisson dans l'eau
Cinéma

À vos marques… party! 2 : Comme un poisson dans l’eau

Dans À vos marques… party! 2, suite du film d’ados à succès de Frédérik D’Amours, les tourtereaux Fred et Gaby se retrouvent à Québec pour une compétition de natation… mais attention, voilà qu’un nouveau prince charmant se pointe à l’horizon!

Le premier opus s’était imposé dans le paysage cinématographique québécois comme Godzilla dans les rues de New York. Rappelez-vous: un film québécois, destiné aux adolescents, reprenant la recette de films américains tels que Mean Girls de Mark Waters (voire toute la production mythique de John Hughes), et réalisé sans l’aide des institutions… On pouvait déjà affirmer, avant même qu’il soit sur les écrans, et sans que cela n’ait un quelconque rapport avec la présence d’Alexandre Despatie dans le film (petit sourire en coin), qu’À vos marques… party! faisait figure de véritable ovni dans notre industrie.

Quelque trois ans et 2,2 millions de dollars engrangés au box-office plus tard, c’est sans trop de surprise que l’on voit poindre à l’horizon de nouvelles épreuves aquatiques, et que l’on retrouve nos deux tourtereaux des piscines olympiques, Gaby et Fred.

Cette fois, les deux nageurs devront affronter les meilleurs de leur discipline dans une compétition internationale junior disputée à… Québec, qui mettra à dure épreuve le sérieux de leur relation. Mélissa Désormeaux-Poulin et Jason Roy-Léveillée sont de retour à la tête d’une distribution de récidivistes nommés Guy Jodoin, Sylvie Moreau, Marina Orsini, Samuel Landry, Mariloup Wolfe et Maxime Desbiens-Tremblay. Louis-Philippe Dandenault, Paul Doucet et David Laurin s’ajoutent à l’aventure.

AMOUR EN EAUX TROUBLES

Si on avait laissé Gaby et Fred à leur amour qui s’annonçait durable et éternel dans le premier film (petite larme au coin de l’oeil, mouchoir et sourire béat), on réalise rapidement, dans la suite, qu’il n’y a jamais rien de vraiment parfait dans la vie. Car si les deux amoureux se voyaient déjà en tête à tête dans un chic restaurant de Québec, assis dans une calèche au clair de lune ou s’embrassant à l’ombre des tours du château Frontenac, ils sont rapidement rattrapés – puis dépassés dans le couloir extérieur – par la réalité.

D’abord parce que papa Jean-Guy (Guy Jodoin) ne l’entend évidemment pas de cette façon. Et ensuite parce qu’un froid s’installe entre les deux amoureux… "Dans le premier film, Fred avait réussi à conquérir le coeur de Gaby. Maintenant, il va falloir qu’il réussisse à le garder!" résume avec humour Jason Roy-Léveillée, l’interprète de Fred.

"À l’adolescence, on vieillit parfois super-rapidement, explique celle qui incarne Gaby, Mélissa Désormeaux-Poulin. Gaby vient de terminer l’école secondaire et elle veut s’affirmer, choisir elle-même ce qu’elle va faire de sa vie, même si ça ne plaît pas à tout le monde…"

On se doute que cela ne plaît pas du tout à Fred, qui est le premier touché par cette remise en question: "Les gars, on a parfois de la difficulté à s’exprimer, souligne Roy-Léveillée avec justesse. Fred réalise à quel point la communication est importante dans le couple, et il l’apprend à la dure!"

Parce que Gaby se sent coincée, parce qu’elle sent la pression que lui met son entraîneur, mais aussi son père, son copain et ses amis, elle décide de prendre du recul, de prendre du temps pour elle et de réfléchir à son avenir: "Le fait que le film se déroule à Québec, avance le réalisateur Frédérik D’Amours, ça ajoute une petite touche d’"exotisme" au récit. Les personnages sont moins confortables qu’à la maison, et tout leur arrive en même temps. Ils sont déstabilisés et doivent mettre de l’ordre dans leur tête."

SUR LA LIGNE DE DÉPART

L’arrivée dans le portrait du si gentil et si beau et si intelligent William Therrien complique encore davantage les choses pour Gaby, qui ne sait résolument plus où donner de la tête. "De nouveaux personnages viennent s’interposer entre Fred et Gaby, et William est l’un de ceux-là, raconte Jason Roy-Léveillée. Il y a même un genre de triangle amoureux qui va se former, et qui va vraiment compliquer l’histoire."

"Les problèmes de Gaby sont très délicats, enchaîne David Laurin, nouveau venu et interprète de William. Gaby est confrontée pour la première fois à des problèmes d’adultes, et William est la personne tout indiquée pour la comprendre car il est déjà passé au travers de toutes ces affaires-là, étant donné qu’il est juste un petit peu plus vieux qu’elle. Ça la réconforte beaucoup de parler avec lui de ces choses-là, ça lui permet de respirer un peu!"

Guy Jodoin, que l’on avait vu récemment dans le film autrement plus sérieux de Bernard Émond Contre toute espérance, revient dans la peau de Jean-Guy, le papa de Gaby. Si cette dernière est durement éprouvée dans cette suite, on peut en dire autant de l’ancien entraîneur redevenu père qui observe, sans trop savoir quoi faire, le fleuve des événements qui coule devant lui.

"Jean-Guy perd le contrôle, il est totalement dépassé, confirme l’acteur avec un regard amusé. Tout va trop vite pour lui! Sa fille, qui vit ses premiers problèmes émotionnels, son fils, qui est en amour pour la première fois… C’est trop d’un seul coup, heureusement qu’il y a Peggy pour lui donner un coup de main, pour le raisonner un petit peu!"

Dans le premier film, Peggy était une femme un peu folledingue au coeur d’or qui tentait, comme elle le pouvait, d’aider la turbulente Gaby à mieux s’intégrer dans son milieu scolaire. Dans cette suite, Sylvie Moreau retrouve avec bonheur son personnage, maintenant en couple avec Jean-Guy. Qui se ressemble s’assemble, dit-on… Alors, vous imaginez les fous rires sur le plateau!

"On est très privilégiés, confirme l’actrice en souriant, car c’est toujours rare d’avoir la chance de poursuivre avec un même groupe une collaboration de ce genre. Ça facilite beaucoup les choses et ça détend nécessairement l’atmosphère. On connaît nos personnages, on sait où on s’en va et on peut s’amuser en travaillant." "Notre but premier, c’était d’avoir du fun, poursuit Jodoin, et d’amener les spectateurs avec nous dans notre trip."

Difficile pour un réalisateur de diriger un tel plateau? "Au contraire, c’est une grande chance que de travailler avec de tels acteurs, affirme le principal intéressé, qui ne cache pas cependant ses inquiétudes par rapport à la réception publique de ce second volet. À vos marques… party! était arrivé comme un cheveu sur la soupe, on ne peut pas dire que le public avait des attentes quelconques par rapport au film. Là, c’est différent. On a des fans de tous âges et j’espère sincèrement qu’ils vont aimer ça!"

NAGER À CONTRE-COURANT

Frédérik D’Amours, qui s’est d’abord fait connaître dans le milieu du court métrage avec ses films d’horreur et dont le troisième long métrage, Noémie, se retrouvera sur nos écrans de cinéma en décembre 2009, assure qu’il faut aller au-delà de la recette habituelle pour toucher le public: "L’idée, au niveau de la réalisation, c’est de trouver un contrepoint aux clichés et autres stéréotypes généralement présents dans ce genre de film, de toujours maintenir un bon rythme et un certain dynamisme, et de s’assurer d’amalgamer tout ça pour en faire un produit homogène et divertissant, qui va plaire à toute la famille."

Si la réussite du premier opus a effectivement prouvé qu’il était possible, au Québec, de produire un film à succès sans l’appui des institutions, on devine que sa suite risque de s’imposer aussi fortement aux guichets des nombreuses salles de cinéma de la province.

"Tout le monde s’entend sur le fait qu’il faut que l’on produise des films de qualité – des films d’auteur, mais il ne faut pas pour autant dénigrer les films qui visent à divertir le public. On sent une ouverture d’esprit au Québec, et c’est bon pour tout le monde!" conclut Jason Roy-Léveillée, tout sourire.

Et pour ceux que ça inquiétait vraiment, sachez qu’Alexandre Despatie y va d’une brève apparition dans le film. Vous pouvez donc dormir en paix.

ooo

PARS, PARTONS, PARTY…

Dans À vos marques… party! 2, de Frédérik D’Amours, Jason Roy-Léveillée fera tout pour garder le coeur de la belle Mélissa Désormeaux-Poulin.

L’école secondaire enfin terminée, Gaby (Mélissa Désormeaux-Poulin) et Fred (Jason Roy-Léveillée) peuvent se concentrer sur leur prochaine épreuve de natation, qui les opposera aux meilleurs nageurs de leur âge dans une compétition internationale junior se déroulant à Québec. Mais alors qu’ils croyaient profiter de ce voyage pour consolider leur relation, nos deux amoureux sont surpris par une tempête soudaine, qui les mènera en eaux troubles. Gaby se détourne de son entourage pour réfléchir à son avenir, alors que Fred sabote sa compétition pour cause de problèmes émotionnels… Nooon!

Inutile de s’attarder sur le cas d’un film comme À vos marques… party! 2. Soyons honnête: ce n’est pas aux cinéphiles que s’adresse un tel film. Oui, le scénario rose bonbon, en plus d’être traversé de séquences absolument dérisoires, et d’être encore avachi par des dialogues insipides et sans substance, donne à tout coup envie de prendre ses jambes à son cou, sans autre avertissement. Vrai aussi que la réalisation, sans relief, est toujours appuyée d’effets insupportables, de chansons ridicules, et ne fait que nous mener tristement, constamment et incessamment vers la scène suivante, qui n’est au mieux qu’une continuité dramatiquement navrante de la scène précédente. Et ainsi de suite, pour l’ensemble du film. Et puis? Vous avez aimé Mean Girls, Bratz: The Movie, l’ensemble de la filmographie de John Hughes? Ne vous retenez pas: allez voir À vos marques… party! 2. Vous serez servis.

Et vous serez nombreux à faire fi de nos mises en garde, et à vous délecter de ce spectacle insignifiant. Cela tient de la probabilité statistique… Même si, du point de vue de celui qui aimerait amener ses lecteurs à découvrir des films innovateurs et véritablement stimulants, cette constatation constitue un véritable désastre, il faut tout de même se réjouir du fait qu’une certaine industrie privée de cinéma s’annonce comme étant potentiellement rentable au Québec. D’abord parce que cela permettra à des centaines de personnes supplémentaires de faire le métier qui les passionne. Ensuite, parce que cela permettra de financer, avec l’argent des contribuables, des films qui en valent effectivement le coup. Dans cette utopie, exit le financement public de films comme Cruising Bar 2. On peut toujours rêver…

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À vos marques… party! de Frédérik D’Amours, les films de John Hughes, les aventures d’Archie, Betty et Veronica