Fantasia : Guerre et amour
Cinéma

Fantasia : Guerre et amour

Cette semaine, Fantasia présente le long métrage très attendu du collectif Dead Cat Films, de même qu’un film lancé à Cannes avec un certain Brad Pitt.

Pour bien des gens, les noms de Steeve Léonard et de Caroline Labrèche sont inconnus. Cependant, parmi le public fidèle de Fantasia, plusieurs les connaissent sous le nom de Dead Cat Films grâce à leurs courts métrages, dont L’Étoile noire, hilarant hommage fauché à George Lucas.

Après une vingtaine de courts métrages, les voici qui arrivent enfin avec leur premier long métrage, Sans dessein, irrésistible comédie romantique à l’humour décalé et aux flash-back loufoques en animation où le rose bonbon n’a pas sa place.

"En écrivant le scénario, on ne savait pas qu’on allait faire une comédie romantique, se souvient Steeve Léonard. On avait trouvé un pivot, mais comme l’histoire ne t’appartient pas, ça s’est mis à grossir… Puis on s’est dit à mi-chemin: "Man! Ce sera une comédie romantique!""

Léonard, qui cite Garden State, Napoleon Dynamite, When Harry Met Sally et des films avec Cary Grant parmi leurs sources d’inspiration, poursuit: "Chaque fois qu’on sentait qu’on allait être quétaine, on s’arrangeait pour désamorcer la bombe. En regardant des comédies romantiques, on s’est rendu compte que ça nous tapait sur les nerfs lorsque le gars et la fille passaient très peu de temps ensemble avant de tomber amoureux, on a donc voulu éviter ça aussi."

Dans Sans dessein, Steeve Léonard incarne un concierge qui déteste son emploi, vit dans ses cartons (bien qu’il ait emménagé 11 mois et demi auparavant) et rêve de la fille qui faisait battre son coeur à l’école. Après avoir reçu la visite d’un spectre de lui-même âgé (Léonard, en remplacement de Jacques L’Heureux, dont la prestation a dû être coupée au montage à cause d’un conflit avec l’UDA), il décide de conquérir la femme de ses rêves (Julie Tétreault). Au grand dam du spectre, une charmante voisine à l’ouïe surdéveloppée (Caroline Labrèche) entre alors en scène.

Tourné avec une caméra P2, gracieuseté de Christian Bergeron (rencontré sur Internet), en 50 jours étalés sur 2 ans, avec un budget dérisoire de 15 000 $, Sans dessein n’aurait jamais pu être réalisé sans la générosité (et la patience) du cercle d’amis de Léonard et Labrèche.

"Ç’a été dur de travailler sur le même projet durant tout ce temps, raconte Caroline Labrèche. Que l’on tourne ou non, c’est toujours là. L’avantage, c’est qu’on a pu élaborer le scénario et les personnages. C’est pas évident de dire aux gens de garder la même coupe de cheveux pendant deux ans, de leur demander de réserver leurs week-ends. On avait toujours la crainte que les gens se tannent et abandonnent le projet."

Parmi ces gens, les amateurs de courts métrages indépendants reconnaîtront les membres de Roadkill Superstar, Jarrett Mann et DJ XL5: "On voulait s’entourer le plus possible de gens qu’on connaît, leur offrir un caméo", confie Labrèche.

N’ayant pas pu trouver de distributeur, le collectif Dead Cat Films souhaite toutefois lancer son film sur DVD. D’ici là, ses fans pourront découvrir Sans dessein sur grand écran grâce à Fantasia mais "sans tapis rouge!", de lancer le duo, qui songe déjà à un deuxième long métrage. (25 juillet, 15 h 40, Théâtre Hall)

Lisez les propos de Steeve Léonard et Caroline Labrèche dès samedi sur le blogue Cinémaniaque de voir.ca.

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Rough Cut
De Jang Hun (Corée du Sud)

Un acteur pédant se voit forcé de donner la réplique à un violent gangster. On retrouve le cinéaste Kim Ki-duk parmi les scénaristes de cette première oeuvre du prometteur Jang Hun. Un film punché se promenant allègrement entre fiction et réalité. (25 juillet, Théâtre Hall)

Best Worst Movie
De Michael Paul Stephenson (États-Unis)

Best Worst Movie s’intéresse à l’un des pires films de tous les temps: Troll 2 de Claudio Fragasso. Réalisé par l’interprète de Joshua et tournant autour de celui qui incarnait son père, l’attachant George Hardy, ce touchant et sympathique documentaire s’avère une troublante incursion dans la contre-culture américaine. (25 et 27 juillet, J.A. de Sève, en présence du réalisateur et de George Hardy)

The Eclipse
De Conor McPherson (Irlande)

Visité par le spectre de son père toujours vivant, un veuf (Ciarán Hinds) se lie d’amitié avec une romancière férue d’histoires de revenants (Iben Hjejle). Dans une ambiance gothique à souhait, The Eclipse offre quelques scènes propres à faire hurler de terreur. Toutefois, c’est par ses réflexions sur le deuil et la création, ainsi que par le jeu des acteurs, que le tout séduit. (26 et 28 juillet, J.A. de Sève)

Inglorious Basterds
De Quentin Tarantino (États-Unis)

Étiqueté "porno casher" par Eli Roth, qui y casse du nazi à coups de batte de base-ball, le Tarantino nouveau s’amuse à mélanger joyeusement les codes du film de guerre, du western spaghetti, du film de vengeance et d’horreur. Sanglant, pétaradant et extravagant! (29 juillet, Théâtre Hall, en présence d’Eli Roth)

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