Le cinéma québécois cet automne : Entre l’ombre et la lumière
Très en forme jusqu’à maintenant cette année, le cinéma québécois proposera à la fois des visions sombres et des films porteurs d’espoir au cours des prochains mois.
À quatre mois de la fin de l’année, on peut déjà dire que 2009 a été un bon cru pour le cinéma québécois. Du formidable film fantastique Grande Ourse – La Clé des possibles aux propositions plus pointues telles que Derrière moi, Demain, Suzie et Lost Song, des réalisations de Denis Villeneuve (Polytechnique), Denis Côté (Carcasses) et Xavier Dolan (J’ai tué ma mère) qui ont représenté le Québec à Cannes aux comédies populaires qui ont fait courir les foules cet été (De père en flic, Les Doigts croches), c’est tout un éventail de types de films qui nous a été offert.
En ajoutant à cette liste les Dédé à travers les brumes, Je me souviens, Les Grandes Chaleurs et autres Pieds dans le vide, il paraît fortement improbable qu’un cinéphile puisse ne pas avoir trouvé son compte ici ou là. Bref, la barre est assez haute pour la dizaine de films qui prendront l’affiche d’ici 2010…
LUEURS D’ENFANCE
Le film pour enfants, un créneau jadis bien servi par le cinéma québécois, notamment à la belle époque des Contes pour tous, est devenu plus rare sur nos écrans ces dernières années. C’est une situation qu’entend bien changer Frédérik D’Amours qui, après s’être essayé au film d’ados avec À vos marques… party! et sa suite, a réalisé Noémie: Le Secret, adaptation du premier tome de la série de romans jeunesse de Gilles Tibo. La jeune Camille Felton y incarne l’héroïne éponyme, qui part ici à la recherche d’un trésor dans l’appartement de sa voisine, madame Lumbago (Rita Lafontaine). Tibo ayant déjà signé quelque 18 livres mettant en scène la petite Noémie, on suppose que plusieurs suites pourraient voir le jour si ce premier film remporte du succès.
Lancé lors du Festival des films du monde, Un cargo pour l’Afrique marque le retour du réalisateur Roger Cantin au grand écran, huit ans après La Forteresse suspendue. Le film met en vedette Pierre Lebeau dans le rôle d’un travailleur humanitaire dont la route croise celle d’un jeune fugueur (Julien Adam) alors qu’il planifie de retourner en Afrique de façon clandestine.
SOMBRES UNIVERS
Après avoir signé les scénarios de Liste noire et Monica la Mitraille, Sylvain Guy nous arrive avec Détour, un film noir qu’il a réalisé en plus de l’avoir écrit. Luc Picard y joue Léo Huff, un banal employé de bureau qui, lors d’un voyage d’affaires en région, croise la route d’une jeune femme en détresse (Isabelle Guérard) et de l’agressif chum de cette dernière (Guillaume Lemay-Thivierge).
Après avoir réalisé l’adaptation cinématographique de Sur le seuil, Éric Tessier se frotte à nouveau à l’univers sinistre de l’écrivain Patrick Senécal avec 5150, rue des Ormes. Ce film prend la forme d’un huis clos angoissant, alors qu’un jeune homme (Marc-André Grondin) est séquestré par un père de famille (Normand D’Amour) qui a une conception bien particulière de la justice… Sonia Vachon et Mylène St-Sauveur font aussi partie de la distribution.
On pourra à nouveau voir D’Amour dans Impasse, un long métrage indépendant dont Joël Gauthier est le scénariste, le réalisateur et l’acteur principal. Le film raconte l’histoire d’un revendeur de drogue, boxeur amateur à ses heures, qui tente d’aider son père, un propriétaire de bar ayant contracté une importante dette auprès de la pègre.
L’ESPOIR DE PASSAGE
Alors que le centenaire du club de hockey montréalais tire à sa fin, les célébrations commémoratives culmineront avec la sortie de Pour toujours, les Canadiens. Réalisé par Sylvain Archambault, ce film se voulant inspirant et rassembleur met notamment en vedette les acteurs Antoine L’Écuyer, Céline Bonnier, Claude Legault, Réal Bossé, Denis Bernard et Jean Lapointe, ainsi que les joueurs Saku Koivu et Alex Kovalev, qui étaient les figures emblématiques de l’équipe actuelle jusqu’à ce que Bob Gainey refuse de renouveler leur contrat et, du coup, contrecarre quelque peu les plans des producteurs du film…
Enfin, le long métrage québécois le plus prometteur des prochains mois est sans contredit La Donation. Après La Neuvaine et Contre toute espérance, Bernard Émond conclut avec ce film sa trilogie sur les valeurs théologales (la foi, l’espérance, la charité). Élise Guilbault y reprend le rôle de l’urgentologue Jeanne Dion, alors que cette dernière se rend à Normétal, en Abitibi, afin de remplacer le médecin du village (Jacques Godin). Émond est étonnamment toujours en attente de recevoir un Jutra du meilleur scénario, de la meilleure réalisation ou du meilleur film. La Donation lui permettra-t-il d’enfin récolter une de ces statuettes?
DANS LA MIRE (QUÉBEC) /
Un cargo pour l’Afrique
de Roger Cantin
Le 11 septembre
Détour
de Sylvain Guy
Le 18 septembre
5150, rue des Ormes
d’Éric Tessier
Le 9 octobre
Impasse
de Joël Gauthier
Octobre
La Donation
de Bernard Émond
Le 6 novembre
Pour toujours, les Canadiens
de Sylvain Archambault
Le 4 décembre
Noémie: Le Secret
de Frédérik D’Amours
Le 18 décembre