Festival international du film de Toronto : Les uns et les autres
Le Festival international du film de Toronto se terminait samedi dernier avec une remise de prix où se sont illustrés quelques cinéastes de chez nous.
Malgré son sujet difficile, le destin d’une adolescente enceinte de son deuxième enfant né de l’inceste, Precious: Based on the Novel "Push" by Sapphire de Lee Daniels a séduit le public du Festival, composé de cinéphiles toutes générations confondues. Suivent au deuxième et troisième rang Mao’s Last Dancer, de Bruce Beresford, qui nous transporte en pleine révolution culturelle chinoise, et Micmacs à tire-larigot, bédéesque et burlesque film de Jean-Pierre Jeunet avec Dany Boon.
Deux nouveaux prix ont été également remis par le public: devançant Capitalism: A Love Story de Michael Moore, à l’affiche la semaine prochaine, The Topp Twins de Leanne Pooley, qui s’intéresse à un duo country lesbien néo-zélandais, a remporté le prix du Meilleur documentaire, tandis que The Loved Ones de Sean Byrne, sorte de croisement entre Evil Dead et Carrie, a coiffé au poteau le risible film de vampires Daybreakers de Peter et Michael Spierig dans la catégorie Midnight Madness.
Mettant en scène un émouvant ballet post-mortem, Danse macabre de Pedro Pires, d’après un concept de Robert Lepage et une idée originale d’Annebruce Falconer, a reçu le prix du Meilleur court métrage canadien. Une mention honorable a échu à The Armoire de Jamie Travis, où un jeune garçon souffrant de la disparition de son meilleur ami se réfugie dans un placard.
Bien connu pour ses courts métrages imaginatifs, dont Chimère et Troll Concerto, le Montréalais Alexandre Franchi est reparti avec le prix du Meilleur premier film canadien pour The Wild Hunt, où un homme à la recherche de sa petite amie sème la pagaille dans un jeu de rôle.
Entouré d’une belle rumeur, grâce à l’interprétation de l’exquise Patricia Clarkson, Cairo Time de la Montréalaise de naissance Rubba Nada a remporté le prix du Meilleur film canadien. Pour sa part, La Donation, très beau film de Bernard Émond mettant en scène Élise Guilbault et Jacques Godin, a été salué par une mention spéciale du jury.
Enfin, la FIPRESCI a remis deux prix: le prix "Découverte" à The Man Beyond the Bridge, de Laxmikant Shetgaonkar, où un homme prend sous sa protection une femme jugée folle; et le prix "Présentation spéciale" à Hadewijch, de Bruno Dumont (L’Humanité), qui s’intéresse au parcours d’une jeune mystique (Julie Sokolowski). Ce film ayant laissé quelques spectateurs perplexes trouvera-t-il preneur au Québec?