Festival du Nouveau Cinéma : Le retour de la Louve
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Festival du Nouveau Cinéma : Le retour de la Louve

Du 7 au 18 octobre prochain, la Louve reprendra du service pour la 38e édition du Festival du Nouveau Cinéma. Ses pénates finalement déménagées à l’Agora Hydro-Québec du Coeur des sciences de l’UQAM, la Louve est prête à mordre, comme jamais…

C’est sous le signe de la nostalgie que commenceront les festivités de cette 38e édition du Festival du Nouveau Cinéma (FNC), le 7 octobre, avec Les Dames en bleu, nouveau documentaire du cinéaste Claude Demers (L’Invention de l’amour, Barbiers – une histoire d’hommes), véritable hymne à la grandeur de Michel Louvain, raconté selon le point de vue de ses cinq plus grandes admiratrices.

Malgré les lourdes pertes successives des films Le Ruban blanc de Michael Haneke (Palme d’or) et Le Prophète de Jacques Audiard (Grand Prix du Jury à Cannes), les cinéphiles auront tout de même la chance de voir les derniers films de Pedro Almodovar (Los abrazos rotos), Lars von Trier (Antichrist), Elia Suleiman (The Time That Remains), Pedro Costa (Ne change rien), Hirokazu Kore-Eda (Aruitemo aruitemo), Lone Scherfig (An Education), Brillante Mendoza (Kinatay), Bong Joon-ho (Mother) et Yu Irie (8000 Miles), de même que celui d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu (Les Derniers Jours du monde) – le film de clôture du Festival -, autant d’excellentes prises des programmateurs.

La Louve d’Or, devenue cette année Louve d’Or Quebecor, offre une programmation diversifiée d’ouvrages de jeunes cinéastes. Du lot, notons la présence de Signes vitaux, deuxième long métrage de Sophie Deraspe (Rechercher Victor Pellerin), qui trace cette fois le portrait sensible d’une jeune femme confrontée au décès soudain de sa mère et qui devient du coup bénévole dans un centre de soins palliatifs. Aussi sur le radar, les films de Frédéric Dumont (Un ange à la mer), Yorgos Lanthimos (Canine), Axelle Ropert (La Famille Wolberg), Claudia Llosa (Fausta) et Peter Stricklang (Katalin Varga), Ours d’argent à Berlin pour son travail sur la bande-son.

La section Focus, qui concentre son champ d’action sur les productions canadiennes de la dernière année, compte 18 films dans sa programmation. Certainement le plus attendu du lot, New Denmark, troisième long métrage de Rafaël Ouellet (Le Cèdre penché, Derrière moi), raconte l’histoire d’une jeune fille à la recherche de sa soeur disparue. Jacob Tierney présente quant à lui The Trotsky, comédie relatant les tribulations de Leon Bronstein (Jay Baruchel), adolescent convaincu d’être la réincarnation de Leon Trotsky… Simon Galiero présente enfin Nuages sur la ville, oeuvre atypique au coeur de laquelle un lot de personnages perdus tentent de retrouver leur chemin. Également à surveiller, les films All Fall Down de Philip Hoffman, Leslie: My Name Is Evil de Reginald Harkema et WD-40: né pour être sauvage du tandem Pierre-Alexandre BouchardAlex Jones.

Rappelons que le FNC remettra cette année une Louve d’honneur au cinéaste américain Georges A. Romero (Night of the Living Dead), cependant que la Cinémathèque québécoise s’offrira le luxe d’une rétrospective de l’oeuvre de Jane Campion (The Piano), première femme à avoir remporté la Palme d’or (1993). À noter, enfin, que ce sera soir de gala le vendredi 9 octobre, alors que sera présentée une sélection des meilleurs courts métrages de l’année, en association avec Prends ça court! Au menu: les dernières oeuvres de Simon-Olivier Fecteau, d’Émile Proulx-Cloutier et de Patrick Boivin, mais surtout, la projection de Danse macabre de Pedro Pires (voir autre texte).

www.nouveaucinema.ca

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DANSE MACABRE

Pedro Pires propose avec Danse macabre un premier court métrage tout en subtilité, et en maîtrise.

Le palmarès était déjà impressionnant. Plus d’une dizaine de prix récoltés aux quatre coins du globe dans autant de festivals de film, qui avaient reconnu les grandes qualités artistiques de l’oeuvre. Ça, c’était avant le Festival international du film de Toronto, bien entendu, où le film a été sacré meilleur court métrage canadien de l’année.

Depuis, les sélections pullulent. "Le film sera présenté dans 15 à 30 festivals par mois pendant la prochaine année", raconte fièrement Pedro Pires. Son parcours rappelle celui de Next Floor, de Denis Villeneuve. À cela de près que Danse macabre est un premier film, tiens!

"Je pense qu’il n’y a pas de façon de faire, de raconter humblement Pires, café à la main. Tu peux faire 20 courts métrages pour te faire les dents, ou passer le même temps à réfléchir, à construire ta propre idée du cinéma. Je préférais faire mon apprentissage loin des yeux du public."

Et quand cela rime avec travailler aux côtés de François Girard et Robert Lepage – il a successivement travaillé avec l’un et l’autre dans ses années de formation -, parions que l’urgence se fait moins pressante, soudainement: "Le projet de Danse macabre est né lorsque Robert m’a appelé, raconte le réalisateur, pour me parler d’une idée qu’il avait eue avec AnneBruce Falconer. Ils avaient imaginé un ballet macabre, une danse du corps après sa mort…"