A Christmas Carol : Un homme et ses péchés
Cinéma

A Christmas Carol : Un homme et ses péchés

Avec A Christmas Carol, Robert Zemeckis nous offre un conte de Noël, près d’un mois et demi avant l’heure!

Depuis The Polar Express (2004), Robert Zemeckis enchaîne avec un enthousiasme déconcertant les adaptations de contes populaires en IMAX 3D, dixit l’avenir du cinéma (sic) selon les soi-disant penseurs hollywoodiens… Après la très quelconque adaptation de Beowulf en 2007, Zemeckis se tourne maintenant vers Charles Dickens pour la réalisation de son nouveau projet tridimensionnel, A Christmas Carol, oeuvre librement inspirée du conte éponyme de l’écrivain anglais.

Ebenezer Scrooge (Jim Carrey) est un vieil homme bourru, amer et avare, qui se retrouve dans sa demeure, seul et isolé, au crépuscule de sa vie. Alors que les festivités de Noël battent leur plein, Scrooge est entraîné dans un étrange voyage, à travers les différentes époques de sa vie, par un trio de fantômes mystérieux, qui a comme ambition de lui donner une sévère – mais non moins méritée – leçon de moralité…

Avec A Christmas Carol, Zemeckis fait à nouveau la preuve de sa maîtrise de la performance capture, technique d’animation permettant de reproduire le jeu et les déplacements des acteurs avant de les confondre avec les animations de leur personnage sur ordinateur. Même si la plasticité (la morbidité, même) des visages repousse encore l’oeil, force est d’admettre que le souci accordé à l’image composite est extrême, et que les animateurs des studios ImageMovers Digital (qui appartiennent maintenant à Disney!) ne cessent d’améliorer leur technologie…

Le souci que l’on accorde à la bande image n’est cependant jamais imité sur la bande-son, qui est certainement l’une des plus ratées des dernières années. Après les scénaristes, devons-nous comprendre que c’est au tour des bruiteurs de faire la grève? Passe encore pour la musique, mais le laxisme qui règne sur les scènes supposément "naturalistes" occasionne de véritables problèmes de rythme, dont ne se remet jamais le film.

A Christmas Carol est un produit très banal, qui est bien plus une démonstration sans intérêt du savoir-faire des animateurs qu’une véritable oeuvre filmique. Cela se voit dans cette succession bancale de péripéties ridicules du vieux Scrooge, cela s’entend à travers une bande-son complètement ratée, et cela se ressent presque, à la conclusion du film, lorsqu’on réalise – avec juste ce qu’il faut de dédain – que la 3D est, ici comme (presque) toujours, un artifice sans utilité véritable.

À voir si vous aimez /
The Polar Express et Beowulf de Robert Zemeckis, Charlie and the Chocolate Factory de Tim Burton