Sommets du cinéma d'animation : L'international
Cinéma

Sommets du cinéma d’animation : L’international

Les Sommets du cinéma d’animation nous reviennent pour une huitième édition avec la sélection annuelle de Marco de Blois et un hommage à Pierre M. Trudeau. Le meilleur du monde.

Choisis en grande partie dans les festivals d’Annecy et d’Ottawa, les courts métrages des deux programmes internationaux des Sommets du cinéma d’animation 2009 viennent des États-Unis, de France, de Croatie, de Lettonie, du Royaume-Uni, d’Irlande, d’Allemagne, du Japon, de Pologne, d’Estonie et du Canada.

"L’objectif est de donner une idée de la diversité des genres, des approches, des techniques, explique Marco de Blois, conservateur-programmateur à la Cinémathèque québécoise. On peut y trouver aussi bien des films très drôles, de type cartoon, que d’autres plus expérimentaux, abstraits. Mon but est surtout de démontrer que l’animation ne ressemble pas à l’idée qu’on peut s’en faire quand, par exemple, on regarde la télé le samedi matin. Ça va beaucoup plus loin dans l’audace, dans l’invention, dans la façon qu’ont certains cinéastes d’étonner, d’émouvoir, de faire rire et, même, de choquer."

Cette année, il remarque que le thème des relations homme-femme et familiales s’avère particulièrement récurrent. "Du film qui installe le malaise à celui qui traite la chose avec beaucoup d’humour et de dérision", observe-t-il. Puis, il prévient: "Ils sont tous incontournables!" avant d’accepter de partager certains coups de coeur.

"Dans le programme 1, le film polonais Chick de Michal Socha (photo) s’avère graphiquement spectaculaire, avec un sens du design absolument époustouflant, commente-t-il. Dans le programme 2, le film estonien Inherent Obligations va très loin dans l’illustration ironique du pouvoir et de l’insignifiance des médias. Aussi, avec très peu de moyens, Frédéric Tremblay a réussi à faire Le Tiroir et le Corbeau, qui rappelle un peu le climat de certains films de Bergman, l’interrogation sur l’art et la représentation. Il s’agit vraiment d’une réussite exceptionnelle."

De plus, l’événement consacre un programme familial et une rétrospective au cinéaste Pierre M. Trudeau, qui a bien hâte de rencontrer le public. "C’est important pour les projets futurs de voir si notre travail touche les gens, de quelle façon on peut s’améliorer", note-t-il à ce sujet. Son esthétique, qu’il qualifie de naïve, se décline au gré de diverses techniques (marionnettes, dessin, 3-D par ordinateur, etc.) en fonction de l’histoire racontée. "Le rapport entre les humains, les relations familiales et sociales, ça m’intéresse beaucoup", précise-t-il.

Ainsi, son plus récent court métrage, Les Anges déchets, n’a rien d’un pamphlet écologiste. Inspiré d’un flash – une volée de cellulaires – et d’idées tournant autour du recyclage, il parle surtout d’êtres marginaux, qui essaient de se construire un monde nouveau. "C’est le film dont je suis le plus fier, parce que je l’ai fait de façon indépendante et que le résultat est assez fidèle à ce que j’avais en tête", conclut-il, en attendant de pouvoir nous le faire découvrir. Avec un florilège d’autres petits bijoux.

Du 27 au 29 novembre
Au Musée de la civilisation
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