Des mines de Lebel-sur-Quévillon à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski, en passant par les fermes de Kamouraska, le portrait sans autre prétention d’une région où la nature n’a pas tout à fait pris le dessus sur la société des hommes, qui résiste aux ressacs malgré la disparition de l’Église, celle des usines, l’appauvrissement des ressources du fleuve et l’exode urbain. La Théorie du tout, de Céline Baril, s’adresse à l’intellect autant qu’au coeur en évitant l’écueil du documentaire folklorisant ou du message pontifiant. Un film qui respire: images en noir et blanc (la photographie est magnifique), commentaire inexistant, plans contemplatifs entrecoupant les entrevues, et une attention particulière portée aux sons émanant de l’environnement. Le reste repose sur la richesse étonnante des témoignages. Porteur.