Ségolène Roederer / Les 28es Rendez-vous du cinéma québécois : Pasionaria du cinéma
Lors des 28es Rendez-vous du cinéma québécois, Ségolène Roederer célébrera ses 10 ans à la barre de l’incontournable événement de la saison.
En septembre 2000, lorsque Ségolène Roederer a pris la tête des Rendez-vous du cinéma québécois, l’avenir de ceux-ci était alors incertain: "Le travail de Michel Coulombe, qui a dirigé les Rendez-vous du cinéma québécois durant 14 ans, a été, les dernières années, de créer les prix Jutra, se souvient la directrice générale, jointe au téléphone. Au départ, l’idée était de faire une soirée de clôture qui soit en même temps une soirée télévisuelle de remise de prix, mais pour des raisons de divergence, une structure externe, la Grande Nuit du cinéma, s’est alors créée. Contrairement à ce qu’on s’attendait, les Rendez-vous en sont ressortis affaiblis, avec même la possibilité d’une mort annoncée."
Heureusement, le président des Jutra, Roger Frappier, a défendu les intérêts des RVCQ auprès des subventionnaires qui songeaient à quitter le navire. Malgré tout, c’était la crise et Michel Coulombe a démissionné de son poste de directeur général; celle qui lui a succédé, Renée Roy, n’est pas demeurée en place longtemps. Entra alors en scène Ségolène Roederer. "C’était un moment difficile, poursuit-elle, et en même temps, il y avait une volonté du milieu que les Rendez-vous continuent à faire leur travail, avec une mission qui était claire: la promotion du cinéma québécois."
Marqué du sceau de la convivialité, le règne de Roederer a également bénéficié de l’explosion du cinéma québécois. Au fil des ans, les RVCQ ont pris de l’ampleur et ont vu naître différents volets, tels la Tournée des Rendez-vous à travers le Québec et le Canada, les Grands Rendez-vous de la télévision et les Rendez-vous d’hiver, nouveau volet extérieur: "À l’époque, on se réunissait pour voir les films entre nous et c’était une rétrospective de tous les films de l’année, soit environ une centaine. Aujourd’hui, on profite de l’intérêt des Québécois pour leur cinéma. Cette année, on a reçu 600 films; on en a retenu 300, dont 77 primeurs! C’est plus qu’une rétrospective puisque les créateurs sont sur place pour discuter avec le public."
Ayant traversé non sans difficulté la crise financière l’an dernier, Ségolène Roederer voit la trentaine des Rendez-vous du cinéma québécois approcher avec sérénité: "Je la vois comme une jeunesse flamboyante! On se sent de plus en plus intégrés dans beaucoup de choses. On est en train de s’affermir comme adultes avertis, mais pleins d’énergie jusqu’à 60 ans!"
Du 17 au 27 février
À la Cinémathèque québécoise