Les Rendez-vous du cinéma québécois : Pour un flirt avec le cinéma
Jusqu’au 27 février, les 28es Rendez-vous du cinéma québécois donnent la chance aux cinéphiles de voir ou revoir la cuvée 2009, en plus de découvrir de nombreuses primeurs.
Rétrospective par excellence de notre cinéma, Les Rendez-vous du cinéma québécois proposent, outre les longs métrages ayant séduit le grand public l’an dernier, tels De père en flic d’Émile Gaudreault (24 fév.), Les Doigts croches de Ken Scott (20 fév.), Dédé à travers les brumes de Jean-Philippe Duval (22 fév.) et Polytechnique de Denis Villeneuve (18 fév.), des films que l’on verra sur nos écrans au cours de l’année. Mentionnons The Wild Hunt d’Alexandre Franchi (20 fév.), Prix du public au Festival de Slamdance, New Denmark de Rafaël Ouellet (19 fév.), présenté l’an dernier à Karlory Vary, et Lucidité passagère de Fabrice Barillet, Nicolas Bolduc, Julien Knafo et Marie Hélène Panisset (19 fév.), film de clôture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue.
Du côté des documentaires, notons La Dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve de Pedro Ruiz, dont la projection sera suivie d’une discussion avec Dany Laferrière animée par Marie-France Bazzo (19 fév.), de même que La Bête volumineuse, portrait sympathique de Fred Fortin par Antoine Laprise (21 fév.), et Miroir Noir de Vincent Morisset, plongée envoûtante dans l’univers d’Arcade Fire (19 fév.).
Les amateurs de courts métrages seront plus que servis: 16 programmes incluant 90 films, des plus loufoques, King Chicken de Nicolas Bolduc (Programme Deux, 21 fév.), aux plus lyriques, Danse macabre de Pedro Pirès (Programme Corps et danse, 27 fév.), en passant par les plus émouvants, Tête blanche de Patrick Boivin (Programme Contes et légendes, 27 fév.).
Fidèles à eux-mêmes, les RVCQ offrent plusieurs événements à ne pas manquer. Soulignons les 25 ans de La Guerre des tuques d’André Melançon qu’on célébrera au Rendez-vous d’hiver (27 fév.), la remise des prix Prends ça court! qui sera animée par Sylvie Moreau (21 fév.), et le party 1981 avec la disco-mobile de Nicolas Pinson et Payz Play Supa DJ (26 fév.).
Enfin, il ne faudra surtout pas manquer la leçon de cinéma de Fernand Dansereau animée par Denys Desjardins; suivra en primeur son nouveau documentaire Les Porteurs d’espoir (20 fév.). Une rétrospective sera consacrée au cinéaste Bruno Dumont, qui offrira du coup une leçon de cinéma (26 fév.) et, en primeur québécoise, Hadewijch (24 fév.). À suivre la semaine prochaine…
Jusqu’au 27 février à la Cinémathèque québécoise
www.rvcq.com
À suivre quotidiennement sur www.voir.ca.
LA DERNIERE FUGUE
Présenté mercredi soir en ouverture des RVCQ, une semaine avant sa sortie en salle (le 26 février prochain), La Dernière Fugue est l’adaptation d’Une belle mort de Gil Courtemanche, roman que la cinéaste Léa Pool estimait très propice à être transposé au grand écran.
"Mais je me suis rendu compte que souvent, les livres qu’on croit faciles à adapter sont loin de l’être! Ça a pris un réel travail d’adaptation pour arriver à conserver l’essence du roman, mais en même temps, à l’humaniser un peu plus", explique Pool, pour qui les personnages de Courtemanche étaient un peu trop antipathiques.
Dépeignant un souper de Noël tendu dans une famille dont le patriarche (Jacques Godin, qui a remplacé Michael Lonsdale au pied levé) est affaibli par le Parkinson rigide, le film aborde de front le thème de la maladie d’un proche, principalement du point de vue de son épouse (Andrée Lachapelle), de son fils aîné (Yves Jacques) et de son petit-fils préféré (Aliocha Schneider), mais aussi de celui de plusieurs autres personnages.
"Les autres membres de la famille sont un peu comme un choeur grec. Ils aiment tous le père, mais chacun a une vision différente de comment aider un homme malade, vieillissant, qui n’est plus capable de s’occuper de lui-même et qui épuise sa femme. C’est magnifique, ce que Chloé Sainte-Marie a fait avec Gilles Carle, mais ce n’est pas tout le monde qui a une vocation d’aidant à ce point-là."
Des Invasions barbares de Denys Arcand au Petit Pow! Pow! Noël de Robert Morin, plusieurs autres films québécois des dernières années ont exploré la question du droit à la dignité des personnes mourantes. "C’est parce que c’est une question qui n’a pas encore été réglée, suggère la réalisatrice. Au Québec, le débat n’a pas vraiment eu lieu, il n’y a pas de projet de loi [sur la mort assistée], alors qu’il y a plusieurs pays qui l’acceptent."
Léa Pool a dédié La Dernière Fugue à son mentor et ami Georges Dufaux, décédé peu avant le tournage. "Georges m’a donné la passion pour le cinéma. Et de faire un film sur la maladie de Parkinson au moment où lui [qui en souffrait] est décédé… Dès que j’ai su ça, j’ai tenu à lui dédier le film", conclut-elle. (K. Laforest)