Martin Leclerc : Ma vie rêvée
Avec Martin Clear: The Whole Story, le Trifluvien Martin Leclerc produit un second long métrage où la vérité côtoie la fiction.
Certains individus seraient prêts à tout pour briller à Hollywood. Même à créer un faux documentaire sur la fulgurante ascension de leur carrière dans l’espoir de la faire démarrer? C’est du moins la folie commise par Martin Clear, un acteur inconnu et sans talent imaginé par le réalisateur Martin Leclerc une nuit de 1999.
"Martin Clear, c’est un gars de Trois-Rivières qui n’a pas de contacts ni rien. Il fait tout lui-même, par ses propres moyens: il écrit, réalise, produit et se met en vedette pour la première fois sans aucune expérience ", explique celui qui présentait son premier long métrage, Souffle d’ailleurs, aux Rendez-vous du cinéma québécois en 1999. Son personnage se frotte ainsi à différents problèmes: le manque d’argent, la tension qui monte au sein de l’équipe de tournage composée de sa famille et d’amis, la grève…
Choisissant la forme du faux documentaire pour réaliser son projet, Leclerc s’est par ailleurs placé dans les mêmes conditions que son protagoniste: "Je me suis vraiment mis dans un contexte difficile. J’ai collaboré juste avec des bénévoles. Aucun professionnel n’a travaillé sur le projet. J’ai financé le film avec mes propres moyens. J’ai fait un film avec 50 000 $ alors que normalement, au Québec, ça prend un, deux ou trois millions!" Un montant qui ne provient pas de dons, mais bien de sa poche. "Lors de la projection à Trois-Rivières, c’est peut-être la première fois que je vais avoir une rentrée d’argent pour ce film-là. Ça fait qu’il faut vraiment croire au projet… Mais c’est la dernière fois que j’investis de mon argent pour pouvoir faire un film. La prochaine fois, ça me prend vraiment un producteur", soutient celui qui rêve de réaliser un suspense policier. Malgré tout, Martin Clear, qui met en vedette 250 personnes de la région, dont l’ex-animateur de radio Robert Pilotte, a été tourné dans 101 lieux différents. La majeure partie de l’action se déroule en Mauricie, mais certaines scènes ont été filmées à New York et à Beverly Hills.
DE L’EAU SOUS LES PONTS…
Depuis le premier jet du scénario, 11 années ont passé. " Il faut comprendre que j’ai fait ce film-là à temps partiel, raconte Martin Leclerc. Avec mes occupations à temps plein, je ne pouvais faire autrement. Le film est terminé depuis à peu près deux ans. J’ai fait une année de tournée de festivals à travers l’Amérique du Nord; j’ai participé à quatre festivals entre l’été 2008 et 2009 [NDLR: il a entre autres gagné les prix Best Comedy et Award of Merit: creativity and originality lors du Indie Fest en Californie en 2008]. Et depuis 2009, je travaille sur la version française que je vais présenter à Trois-Rivières." Il faut en effet spécifier que le long métrage original de 90 minutes a été tourné en anglais. Une nécessité selon son réalisateur; la crédibilité de l’histoire reposait sur ce point.
L’accouchement de Martin Clear: The Whole Story s’est déroulé sur une très longue période. Y a-t-il eu des moments de découragement, des instants où il a eu envie de tout arrêter? "Pas pendant le tournage, mais au moment du montage et de la post-production. Quand on n’est pas assidu et qu’on est à temps partiel, c’est très dur de rembarquer dans le projet. De ne pas être à temps plein, ça nous enlève une certaine structure. Et c’est ça qui rend le tout difficile. Mais non, j’ai poussé jusqu’au bout!" conclut Martin Leclerc.
Le 6 mars à 19h
À la salle J.-Antonio-Thompson
Voir calendrier Répertoire