Racine(s) : L'envers du décor
Cinéma

Racine(s) : L’envers du décor

La caméra de Nicolas Lévesque traverse les murs des édifices de la rue Racine. Avec lui, dans le cadre du festival Regard, on découvre les coulisses d’une rue bien connue…

Tout un mandat. Réaliser 20 courts métrages en quelques semaines. Et pas n’importe quoi. Trouver un moyen de lever le voile sur ce qui se cache derrière les façades enclavant la rue Racine, pour ensuite l’exposer dans les devantures des commerces participants. C’est ce mandat un peu fou qu’a accepté d’exécuter Nicolas Lévesque, réalisateur d’origine robervaloise, à qui l’on doit Lévesque et fils, maraîcher(s) et qui collabore régulièrement à l’émission Kilomètre zéro (Télé-Québec).

Pour arriver à satisfaire aux exigences d’une telle entreprise, Lévesque a dû recourir aux services de Marielle Couture, qui signe depuis six ans les affiches promotionnelles du mouvement de création sous contrainte 3REG et qu’on connaît entre autres pour son blogue Le point de non-retour (lenonretour.blogspot.com). Elle a aussi travaillé plusieurs années pour le festival Regard sur le court métrage au Saguenay (réalisant le sous-titrage de nombreux courts métrages de langue étrangère et différents travaux graphiques pour Caravane Films).

Celle qui, de prime abord, ne devait s’occuper que du graphisme du projet Racine(s) porte finalement le chapeau de coordonnatrice. C’est son rôle de rencontrer les commerçants qui diffuseront chacun deux courts métrages, et de s’occuper de toute l’organisation technique, ainsi que de la gestion des budgets. Un soutien sans lequel le réalisateur n’aurait pu mener à terme le projet.

Racine(s), c’est une série condensée de courts documentaires. Au final, ce qui semblait un défi de taille (20 films en quelques semaines) se sera transformé en une riche expérience: "Je peux me permettre de faire des trucs plus expérimentaux, d’être plus instinctif, exprime le réalisateur. Je suis content d’en avoir fait 20, parce que ça me permet de visiter 20 sujets différents."

Fouillant le patrimoine de la rue du même nom, Racine(s) nous fera voir le centre-ville de Chicoutimi comme jamais auparavant. "Je n’ai aucune image de la rue Racine dans mes documentaires", prévient Lévesque. Son intérêt était ailleurs: deux enfants au club de boxe, des personnages du marché aux puces, un photographe à peine retraité… Lévesque aura mis l’accent sur ces gens anonymes qui font de la Racine l’une des rues les plus connues de la région. "L’idée, c’est de parler du passé et du présent, mais surtout des occupants, c’est-à-dire de ces gens qui occupent d’une façon ou d’une autre la rue Racine."

Le ciné-parc urbain, qui permet de diffuser des oeuvres en différentes vitrines, n’est pas une nouveauté de Regard. Toutefois, grâce aux subventions de Saguenay, capitale culturelle – qui est aussi derrière le projet de courts métrages -, un investissement majeur change profondément la donne. À long terme, l’achat de matériel de diffusion – 10 immenses téléviseurs qui seront uniformément disposés dans les vitrines d’autant de commerces – pourrait permettre au ciné-parc urbain de se reproduire au cours des prochaines années, et peut-être même lors d’une reprise de Racine(s).

La rue aurait-elle tant de secrets à nous révéler? C’est à n’en point douter.

Du 5 au 21 mars
En divers points de la rue Racine
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