Clash of the Titans : Je suis Sam
Sam Worthington, la saveur australienne du moment, manie le sabre et flirte avec la mythologie grecque dans Clash of the Titans de Louis Leterrier.
Le récent remake de Clash of the Titans marque la troisième fois cette année où l’humanité se réjouit de remettre son sort entre les mains de Sam Worthington. Bien qu’il ait défoncé le box-office en Terminator (Terminator Salvation) et en géant sylvestre bleu (Avatar), l’acteur australien n’a pas encore incarné d’être humain dans un blockbuster américain. De fait, dans la mouture de Louis Leterrier, le voilà qui interprète le demi-dieu Persée, fils de Zeus.
Avec son accent de Perth modifié, on ne peut dire que Worthington atteigne l’exactitude historique. Louons malgré tout ses efforts pour personnifier un homme divin de la Grèce antique: "Je joue un Grec, mec. De quoi tu parles? s’écrie-t-il. Nous ne savons foutrement pas comment les Grecs parlaient à l’époque. Je ne pense pas qu’ils parlaient avec l’accent anglais du Nord non plus… J’ai pensé que ça pourrait ajouter un peu de couleur au film. J’espère que ça ne distraie pas trop; si c’est le cas, je suis dans le trouble."
L’an dernier, lorsque j’avais interviewé Worthington pour la sortie d’Avatar, il m’avait raconté brièvement qu’il affrontait la vie en traînant avec lui deux sacs – l’un rempli de livres, l’autre, de vêtements. Aujourd’hui, pour la rencontre avec la presse pour un nouveau proto-blockbuster hollywoodien, il arrive à vélo portant un t-shirt élimé d’Iron Maiden, juste à temps pour raconter exactement la même histoire.
Fidèle à lui-même, l’ancien maçon de Perth, malgré son récent statut de superstar, continue d’aborder son art avec la même simplicité. En d’autres mots, ne vous attendez pas à le voir étendre son registre ni se fondre complètement dans un rôle de sitôt.
"J’aime tourner des films que j’irais voir, avoue-t-il. Je pense que c’est un bon baromètre pour choisir mes films. Avatar m’a donné beaucoup de liberté, mais comme je l’ai souvent dit, et je l’ai dit en Australie aussi, je ne fais pas ce métier pour être célèbre. C’est un dérivé du format et de l’envergure des films que je fais. Si tu veux être célèbre, t’as qu’à participer à Big Brother."
Sam Worthington conclut: "Ce métier est trop difficile et requiert un tas d’habiletés et beaucoup de passion. Alors si je fais des films et y investis six mois de ma vie, c’est mieux d’en valoir la peine afin que j’aie envie d’aller voir le film moi-même. C’est encore mieux d’en faire partie et, je l’espère, en donner au public pour son argent. C’est comme ça que je vois mon travail… Tu arrives un jour à jouer avec les grands; personnellement, je veux faire de gros films."
À voir si vous aimez /
Clash of the Titans de Desmond Davis, Percy Jackson and the Lightning Thief de Chris Columbus, It Came from Beneath the Sea de Robert Gordon
CLASH OF THE TITANS
Lors de sa sortie en 1981, la version originale de Desmond Davis, bien que rehaussée de la présence de Laurence Olivier en Zeus et de Maggie Smith en Thétis, s’est révélée un film totalement kitsch. Même les monstres en stop-motion de Ray Harryhausen et le hibou automate ne pouvaient qu’amuser les nerds plutôt que de donner la frousse.
a version de Louis Leterrier n’est pas dépourvue d’un goût douteux non plus: Liam Neeson prend la relève d’Olivier en revêtant un costume plus qu’étincelant; dans le rôle de son frère Hadès, Ralph Fiennes ressemble à rien de moins qu’un Rob Zombie attifé d’ailes de vampire.
Plusieurs des scènes terre-à-terre possèdent un certain réalisme photographique (dans la mesure où une gorgone aux cheveux de serpents peut être photographiquement réaliste…). L’on retrouve aussi bon nombre d’acteurs respectables dans des rôles variés, tels Mads Mikkelsen (Draco) et Jason Flemyng (Acrisius). En fait, les dieux du mont Olympe et leurs vis-à-vis terrestres donnent l’impression de représenter l’ONU des mythologies.
Résolument pop-corn, le remake de Clash of the Titans de Leterrier, en version 3D dépassée et avec son kraken en CGI moins charismatique que les créatures de Harryhausen, a peu à offrir sinon Sam Worthington, qui s’en tire bien en fils enragé et rebelle d’un dieu qui se répand en injures contre les actions acrimonieuses des Olympiens.