Aimer, finir / Précis du quotidien : Brève cinéma 2010-05-13
Aimer, finir s’intitule Wordless Landscape dans sa version pour le Canada anglais, titre qui résume assez bien le ton de cet objet, mi-documentaire mi-conte social. Lucie Lambert y puise à même la douleur d’Anne-Marie, institutrice innue en deuil d’un mari et d’un fils, le dénuement d’un peuple laissé pour compte. Au fil des mots, l’infamie des pensionnats pour amérindiens, dont les excuses officielles ne parviennent qu’à peine à révéler l’horreur. De la déchirure d’un couple à celle d’une communauté, Aimer, finir est d’abord un film sur l’absence, celle des autres, que les photos rappellent aux vivants; l’absence d’amour, ou l’absence de sens. Aérienne, la réalisation laisse place aux silences ainsi qu’aux sons de la nature, qui font état de notre fragilité, tout comme les visages, figés sur la pellicule ou filmés en plan rapproché. Touchant. Suivi de Précis du quotidien, délicat "bricolage" de la réalisatrice.