Maradona par Kusturica : Brève cinéma 2010-06-17
Plus grand joueur de l’histoire pour les uns, filho da puta pour les autres, Diego Maradona ne laisse pas indifférent. C’est d’abord le fan en Emir Kusturica qui approche le dieu du stade, mais un fan qui n’entend pas que révérer: ce qui l’intéresse au fond, ce sont les zones d’ombre du personnage. Sur sa dépendance à la drogue, sur ses remords de père de famille, sur ses opinions politiques explosives, Maradona finira par se livrer, manifestement en confiance avec le réalisateur serbe, sans pour autant s’éloigner beaucoup de son rôle. "Je suis un acteur", lui dira-t-il durant l’un des entretiens qui segmentent le documentaire. "Mais un acteur qui ne lit pas son rôle, qui l’écrit plutôt à mesure!" C’est un peu le fouillis, comme souvent chez Kusturica, mais ce film traversé d’une pure énergie rock’n’roll (mention à Manu Chao, qui y fait une apparition pertinente) nous donne un accès unique à un être en ébullition constante.