Le Réseau social : Mensonges et trahisons
Cinéma

Le Réseau social : Mensonges et trahisons

Avec Le Réseau social, David Fincher remporte le pari de rendre captivants les démêlés en cour du jeune créateur de Facebook.

De tous les réseaux sociaux, Facebook est sans aucun doute le plus populaire avec ses 500 millions de membres à travers le monde. Parmi ces gens, combien peuvent se targuer d’avoir lu le best-seller américain sur la saga judiciaire entourant sa création, The Accidental Billionaires: The Founding of Facebook A Tale of Sex, Money, Genius and Betrayal, de Ben Mezrich?

À défaut d’avoir lu ce livre démystifiant les démêlés entre les co-créateurs de Facebook, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg) et Eduardo Saverin (Andrew Garfield, le nouveau Spider-Man), le second reprochant au premier de l’avoir largué de l’entreprise, ainsi qu’avec des étudiants de Harvard, les jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss (Armie Hammer fois deux), et Divya Narendra (Max Minghella, fils du regretté Anthony), accusant Zuckerberg de leur avoir volé leur idée, les fidèles adeptes de Facebook, de même que ses irréductibles non-initiés (j’en suis!), se laisseront captiver par l’époustouflant drame judiciaire qu’en ont tiré le scénariste Aaron Sorkin (Charlie Wilson’s War, The West Wing) et le réalisateur David Fincher (Zodiac).

D’entrée de jeu, il faut avouer qu’aussi fascinant soit Le Réseau social, celui-ci repose sur un scénario on ne peut plus bavard. De fait, le spectateur trouvera peu de répit dans ce feu roulant brillamment orchestré d’accusations, de reproches et de menaces lancés par les protagonistes par avocats interposés.

Si l’on peine à retrouver son souffle entre chaque scène, force est de crier à l’admiration devant la performance de Jesse Eisenberg, qui lance avec une fougue peu commune tous les traits d’esprit de l’insolent Zuckerberg à l’endroit des avocats et de ses rivaux. Une performance que l’on pourrait qualifier d’olympique, qui ne porte toutefois pas ombrage aux autres acteurs, notamment le surprenant Justin Timberlake, impayable dans la peau de Sean Parker, fondateur de Napster, et la rafraîchissante Mara Rooney (la Lisbeth Salander américaine), qui plaque Zuckerberg au début du film.

Soutenant le scénario béton illustrant les mille et une zones grises animant chaque pion du procès, la mise en scène de David Fincher s’avère d’une fluidité remarquable, alternant avec subtilité chaque époque du récit construit en flashs-back et chaque point de vue de façon à rendre difficile la tâche au spectateur de porter un jugement définitif. Enfin, avis aux fans de Nine Inch Nails: Trent Reznor signe la trame sonore, sa première, laquelle colle parfaitement au tout.

À voir si vous aimez /
Zodiac de David Fincher, The Insider de Michael Mann, Antitrust de Peter Howitt