FNC – Nos suggestions : Suggestions de la semaine
Rammbock, de Marvin Kren
Se déroulant sur une période de quelques jours dans un complexe d’habitation berlinois assailli par des zombies, ce film d’horreur à la 28 Days Later compense son envergure limitée par un sens du suspense implacable et des effets spéciaux parfaitement convaincants. Rammbock ("bélier" en allemand) est par ailleurs traversé par un persistant sentiment de mélancolie, qui atteint son apogée lors de l’étonnamment émouvante finale. Les 21 et 23. (K.L.)
Another Year, de Mike Leigh
Avec un humour doux-amer et une mise en scène d’un naturalisme réconfortant, Mike Leigh raconte une année dans la vie d’un couple (Jim Broadbent et Ruth Sheen) dont le bonheur tranquille et la stabilité sont les points d’ancrage de leur entourage, dont leur amie Mary (Lesley Manville), adorable fêlée à la recherche de l’homme idéal. Une savoureuse et touchante étude de caractères portée par de superbes acteurs. Les 21 et 24. (M.D.)
Raavanan, de Mani Ratman
Cette adaptation libre de l’épopée sanskrite Ramayana met en vedette la sublime star de Bollywood Aishwarya Rai dans le rôle d’une femme kidnappée par un terroriste schizophrène (épatant Vikram) en guerre contre son mari policier (intense Prithviraj). Fort d’un récit plus complexe et ambigu qu’il ne semble initialement, visuellement époustouflant du début à la fin et porté par la musique entraînante d’A.R. Rahman (Slumdog Millionaire), Raavanan est tour à tour sensuel, violent, drôle, poignant et surréaliste, tel un croisement improbable entre Devdas, Apocalypse Now et Indiana Jones. Les 21 et 24. (K.L.)
Tournée, de Mathieu Amalric
Célébrant les courbes voluptueuses des danseuses d’une troupe de new burlesque que promène à travers la France un antipathique producteur (Mathieu Amalric, qui clope, clope et re-clope), Tournée offre de beaux moments qui rappellent le cinéma-vérité alors que l’on croque sur le vif ces femmes lourdement fardées dans leur intimité, de même que des répliques d’un humour rafraîchissant. Prix de la mise en scène à Cannes. Les 22 et 24, en présence du réalisateur. (M.D.)
Mutantes: Féminisme porno punk, de Virginie Despentes
Ce documentaire mordant de la réalisatrice de Baise-moi explore le monde des féministes pro-sexe, qui tentent de se réapproprier la pornographie et la prostitution, entre autres, considérant leurs corps comme des "outils politiques" qu’elles sont en droit d’utiliser comme bon leur semble. Construit autour d’entrevues avec des figures fascinantes telles qu’Annie Sprinkle, Scarlot Harlot et Lydia Lunch, Mutantes inclut aussi beaucoup d’images d’archives pertinentes. Le 23. (K.L.)
Année bissextile, de Michael Rowe
Laura (troublante Monica del Carmen) est une journaliste mexicaine solitaire, dont la routine n’est brisée que lorsqu’elle ramène des inconnus chez elle pour du sexe sans amour et de plus en plus brutal et pervers. Lent, austère et composé uniquement de longs plans statiques, ce premier long métrage de Michael Rowe, lauréat de la Caméra d’or à Cannes, est le portrait étrangement captivant d’une femme en détresse. Le 24. (K.L.)
L’Illusionniste, de Sylvain Chomet
Inspiré d’un scénario de Jacques Tati, L’Illusionniste met en scène un magicien parisien contraint d’aller se produire dans de toutes petites salles de spectacles en Écosse. Fort d’une imagerie au charme suranné et riche en détails, ce deuxième long métrage du réalisateur des Triplettes de Belleville fait revivre l’inoubliable et génial interprète de Monsieur Hulot. Tristounet et touchant. Le 24. (M.D.)
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures), d’Apichatpong Weerasethakul
Film poétique et déroutant où fantômes, hommes-singes, princesse et poisson-chat se croisent un gré d’un récit fracturé, Oncle Boonmee s’intéresse à un homme hanté par les spectres de son passé qui s’apprête à mourir. Les spectateurs l’ayant vu tentent encore de recoller les morceaux du casse-tête… Palme d’Or à Cannes. Le 24. (M.D.)