Clint Eastwood / Au-delà : La vie après la mort
Cinéma

Clint Eastwood / Au-delà : La vie après la mort

Au-delà, de Clint Eastwood, traite de la vie en ce bas monde et non dans l’au-delà.

Explorant les connexions psychiques avec la mort et la possibilité d’une vie après celle-ci, Au-delà est sans doute le film le plus atypique de Clint Eastwood. Toutefois, il n’a vraiment rien à voir avec des formes fantomatiques de l’au-delà tentant de joindre les vivants, tel que la bande-annonce peut le laisser croire, ou même avec l’impressionnant tsunami en images de synthèse vu dans les extraits, avalant tout sur son passage.

Écrit par Peter Morgan (The Queen, Frost/Nixon), le récit s’intéresse au destin de gens luttant pour entrer en relation les uns avec les autres et vivre pleinement leur existence… ce qui en fait finalement un film typique d’Eastwood. Lorsqu’un tsunami ruine ses vacances et sa vie, Marie Lelay (Cécile de France), journaliste française de la télé au sommet de sa gloire, voit sa crédibilité menacée par la publication de son livre sur son expérience avec la mort imminente. De l’autre côté de l’océan, George Lonergan (Matt Damon), populaire médium pouvant communiquer avec les disparus, se bat pour trouver un équilibre après avoir juré de renoncer à cette carrière.

"La plupart des religions semblent considérer la vie après la mort, mais j’ai pensé que Au-delà était intéressant parce que ce n’était pas réellement un projet religieux, expliquait Eastwood peu avant la première de son film au New York Film Festival. Il y était question de spiritualité, mais ce n’était pas nécessairement relié à un quelconque système de pensée. Que vous croyiez ou non à la vie après la mort ou à la chance de vivre une expérience de mort imminente, je suis certain que chacun de nous y a pensé à un moment de sa vie. Ce serait extraordinaire s’il existait quelque chose du genre, mais cela reste à voir."

Plusieurs des derniers films de Clint Eastwood (A Perfect World, Unforgiven, Million Dollar Baby) relatent des histoires à propos de gens s’efforçant de maintenir leur appartenance au monde à mesure qu’ils vieillissent: "J’aime croire qu’il y a différents thèmes dans chaque film, confie le réalisateur. J’ignore s’il y a un thème récurrent. Pour moi, tout est spontané. Unforgiven est un exemple de scénario que j’ai immédiatement aimé. Je me suis dit: "C’est génial, mais j’aimerais le tourner quand je serai plus vieux." Alors, je l’ai gardé dans un tiroir durant 10 ans. Les films arrivent comme ça, il n’y a pas de raisons apparentes. J’aimerais vous donner une réponse pseudo-intellectuelle. Si c’était une leçon de cinéma français, je devrais alors inventer quelque chose."

Clint Eastwood conclut: "J’ai un peu connu Frank Capra et j’ai passé quelque temps avec lui au lac Cayuga, où il vivait l’été; il était si brillant. Je me disais toujours: "Mais pourquoi ce gars ne travaille-t-il pas?" J’ai aussi quelque peu connu Billy Wilder, qui avait en fait arrêté de travailler dans la soixantaine. Je pensais: "Mon Dieu, c’est incroyable. Voilà un gars brillant qui a bien vécu jusque dans les 90 ans, et sans travailler." J’imagine que vos meilleures années sont celles où vous avez tout absorbé ce savoir."