Festival de films francophones Cinemania : Accents francophones
Du 4 au 14 novembre, le Festival de films francophones Cinemania allie francophonie et cinéphilie. Morceaux choisis.
Copacabana de Marc Fitoussi
Rebelle, colorée et juvénile, Babou (Isabelle Huppert) devient vendeuse d’appartements en multipropriété afin que sa fille (Lolita Chammah, fille de l’actrice) soit fière d’elle et l’invite à son mariage. Comédie légère cachant une certaine gravité, Copacabana donne à voir une Huppert comme on l’a rarement vue. (M.D.)
Les 4 et 5 novembre, en présence d’Isabelle Huppert et du réalisateur
Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun
Prix du jury à Cannes, ce drame, réalisé dans des conditions difficiles, relate le douloureux sacrifice qu’aura à faire un ancien champion de natation (Youssouf Djaoro, figé) afin de fournir son "effort de guerre" en pleine guerre civile. Si les contrastes entre l’oasis artificielle où se réfugie l’homme et la réalité d’un pays menacé par des rebelles armés s’avèrent saisissants, l’ensemble souffre d’un rythme plutôt laborieux. (M.D.)
Les 5 et 7 novembre
Lourdes de Jessica Hausner
En pèlerinage à Lourdes, une paralytique (Sylvie Testud, très bien) retrouve l’usage de ses membres au grand dam des autres pèlerins qui doutent de sa foi. Austère et lent, Lourdes dépeint avec un humour plus que subtil et une irrésistible ironie les tribulations des religieuses, dont l’une est interprétée par la décalée Elina Löwensohn, et des grenouilles de bénitier plus superstitieuses que croyantes. (M.D.)
Les 5 et 8 novembre
Crime d’amour d’Alain Corneau
Dernière réalisation du regretté Alain Corneau, décédé plus tôt cette année, Crime d’amour est un suspense psychologique particulièrement intense, dans lequel se confrontent avec beaucoup d’énergie les sublimes Ludivine Sagnier et Kristin Scott Thomas dans la peau de dirigeantes d’entreprises aux rapports ambigus. Un film somme toute assez bien ficelé, dont l’intérêt premier réside en la complexité de ses personnages principaux. (G.F.)
Les 6 et 7 novembre, en présence de Ludivine Sagnier
L’Arbre et la Forêt d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau
Les réalisateurs de l’émouvant Nés en 68 et du désopilant Crustacés et Coquillages, entre autres, nous arrivent avec un film de famille sentencieux, un hommage maladroit au courage des déportés homosexuels. Si certaines scènes ravissent, grâce à Guy Marchand, Françoise Fabian et Catherine Mouchet, la plupart, prévisibles ou chargées de symboles lourds, ennuient. (C.S.-P.)
Les 6 et 8 novembre
Pieds nus sur les limaces de Fabienne Berthaud
Ludivine Sagnier se retrouve au coeur de cette chronique douce-amère signée Fabienne Berthaud, dans laquelle elle interprète Lily, une femme-enfant exubérante et insaisissable, dont la responsabilité retombera sur les épaules de Clara (Diane Kruger), sa grande soeur, après le décès de leur mère. Malgré quelques longueurs, ce film toujours inédit en Amérique vaut le détour, ne serait-ce que pour la performance inspirée de Sagnier. (G.F.)
Les 6 et 10 novembre, en présence de Ludivine Sagnier
36 Vues du Pic St-Loup de Jacques Rivette
De la part d’un géant du cinéma français, un film étrange, troublant, empreint d’humour et de mélancolie, un conte sur le deuil aux accents beckettiens. Pour apprivoiser la mystérieuse Kate (Jane Birkin), Vittorio (Sergio Castellitto) use de tous ses charmes. Sous le chapiteau d’un cirque décati, au bout du voyage, une véritable catharsis va s’opérer. (C.S.-P.)
Les 6 et 13 novembre
La Rafle de Rose Bosch
À l’été 1942, en France seulement, plus de 13 000 juifs furent arrêtés, puis déportés vers les camps de concentration nazis, grâce à la collaboration du gouvernement Pétain. C’est cet épisode oublié de l’histoire que relate avec assez peu de finesse Rose Bosch, dans cette méga-production qui a déjà attiré plus de trois millions de spectateurs dans les salles françaises, et qui met notamment en vedette Jean Reno, Mélanie Laurent et Gad Elmaleh. (G.F.)
Les 7 et 9 novembre, en présence de la réalisatrice
La Reine des pommes de Valérie Donzelli
Malgré quelques excès dans la réalisation et un manque évident de moyens, ce premier long métrage de l’actrice Valérie Donzelli, genre de comédie romantique légèrement subversive et gentiment déjantée, mérite le coup d’oeil, ne serait-ce que pour la belle liberté dont il fait preuve dans le développement de son récit. Mention spéciale à Jérémie Elkaïm, qui brille littéralement dans tous les rôles qu’il interprète. (G.F.)
Les 7 et 9 novembre
Partir de Catherine Corsini
Mettant en vedette Kristin Scott Thomas, Sergi López et Yvan Attal, ce sixième long métrage de Catherine Corsini est un drame psychologique à la forme et à la construction assez classiques, qui rappelle les plus intéressants mélodrames de Truffaut et révèle, façon Chabrol, l’inexorabilité des rapports de classe. Un film-hommage, donc, qui fait preuve d’une belle économie dans le développement de son récit. (G.F.)
Les 8 et 9 novembre