Simon Olivier Fecteau / Regard sur le court métrage au Saguenay : Politicien de festival
Cinéma

Simon Olivier Fecteau / Regard sur le court métrage au Saguenay : Politicien de festival

Cette année, c’est au réalisateur Simon Olivier Fecteau que revient l’honneur d’être le porte-parole de la 15e édition du festival Regard sur le court métrage au Saguenay.

"Je donne des entrevues, je serre des mains, j’embrasse des bébés. C’est comme une job de politicien de festival." Voilà, en résumé, en quoi consistent les fonctions de porte-parole du festival Regard sur le court métrage au Saguenay selon Simon Olivier Fecteau. Il faut savoir qu’avant même de présenter ses propres créations lors de cet événement, le réalisateur traversait déjà le Parc afin d’y assister.

Fecteau ne s’en cache pas, le court métrage est un art où la débrouillardise est de mise. Le défi de faire beaucoup avec peu est pratiquement une norme dans ce milieu. Celui qu’on a connu il y a déjà 10 ans grâce à l’hallucinante émission télévisée du tout aussi hallucinant groupe Les Chick’n Swell en sait quelque chose. Il en aura utilisé des bouts de ficelle avant de pouvoir bénéficier d’un budget digne de ce nom.

Mais même avec plus d’argent en poche, le tournage de son court métrage Le technicien aura trahi les origines bricoleuses du réalisateur. "C’était la première fois que j’avais de l’argent pour faire un film. En fait, j’avais quasiment la moitié du budget que j’avais eu pour faire Bluff. J’avais tourné chez nous, mais je pense que c’est la dernière fois que je fais ça. Construire des faux murs, changer la tapisserie, remplacer mes meubles par des vieux trucs, dormir dans les cadres de porte… Reste que ça a été un film vraiment le fun à faire. Et bon, comment tu veux ne pas aimer faire un film où ton rôle est de sauver le monde?"

Depuis l’an passé, sa websérie En audition avec Simon a attiré 2,5 millions de clics. Cependant, une fois de plus, il s’agit là d’un projet qui a vu le jour avec peu de moyens. "Je l’ai tournée avec pas d’argent au début. C’est pas Radio-Canada qui a eu l’idée et qui nous a dit de faire ça. C’est moi et mon producteur, Guillaume Lespérance, qui avons décidé de tourner ça pour le fun. On en a tourné huit de nos poches. Après ça, Guillaume est allé voir Radio-Canada, et là, on a appris l’existence de Tou.tv."

Fait amusant, Regard sur le court métrage a en quelque sorte provoqué l’épisode d’En audition avec Simon où il convoque la comédienne Julie Le Breton dans le seul but de créer un rapprochement physique avec elle. "C’est à cause du film improvisé [Jardin Dead End de Stéphane Lapointe] auquel j’avais participé en 2009 que j’ai écrit la capsule avec Julie Le Breton. Dans le court métrage, elle se transforme en démon et à la fin, je l’embrasse. Quelques mois après avoir fait le film, à Montréal, il y a quelqu’un qui m’a dit: "T’as frenché Julie Le Breton?" Sur le coup, j’ai pas fait le lien tout de suite avec le film improvisé, et quand j’ai allumé, j’ai été frappé par le fait que tout ce que le gars avait retenu du film, c’était ça."

Questionné à propos de ses projets futurs, Simon Olivier Fecteau avoue lorgner davantage vers le long métrage. D’ailleurs, son expérience en tant que porte-parole de Regard sur le court métrage lui rappelle que les appelés se font de plus en plus nombreux dans le milieu du cinéma. "Ce qui me fouette, c’est de voir qu’il y a du monde qui a bien du talent et qui a de la drive en masse. Ça me dit: "Grouille-toi parce qu’eux autres, ils s’en viennent!" C’est un milieu qui a beaucoup changé dans les dernières années. La technique n’est plus un enjeu. Tous ceux qui ont une caméra et un système de montage peuvent se lancer. Maintenant, l’enjeu, c’est l’écriture et le jeu. Tu as beau avoir une super bonne histoire, tout dépend du texte que tu en feras, et après, il faut que les comédiens assurent. On est rendus à la démocratisation de la vidéo."

Programmation complète au regardsurlecourt.com

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Trois bonnes raisons d’assister à Regard

Programmes spéciaux

Outre les films qui seront présentés lors des neuf séances de compétition, plusieurs programmes spéciaux viennent combler un menu destiné aux cinévores de ce monde. Parmi ceux-ci, la projection Cinéma qui dérange sera à surveiller sans faute. Pour leur part, les amateurs de cinéma étranger pourront se mettre sous la dent – ou sous l’oeil – le Panorama Ukraine ainsi que Muestra Mexicana 2010 dans le cadre de La carte blanche.

Film improvisé

Comme chaque année, le festival invite un réalisateur de renom à concocter un film improvisé. Ce sera Jean-François Rivard, l’homme derrière la série culte Les invincibles, qui aura à relever le défi. En plus de bénéficier d’un temps très limité pour produire son film, il devra se soumettre à des contraintes préalablement choisies par le public. Une belle surprise à chaque édition.

Les nuits folles de Regard

Regard sur le court, c’est du cinéma, mais c’est aussi la fête. Réputé pour ses soirées endiablées où l’on rencontre souvent des visages connus en mode cocktail, le festival offre cette année deux spectacles aux antipodes. D’un côté, le très hype DJ Ghislain Poirier fera "bouncer le gros" en vous. Le quétaine qui sommeille en vous ne sera pas en reste, car notre joyau de la scène locale, La famille Bédard, sera aussi de la partie avec ses reprises aux sonorités de karaoké des plus grands succès de Mario Pelchat et d’Herbert Léonard.