Vues d'Afrique : Billet(s) de dernière minute
Cinéma

Vues d’Afrique : Billet(s) de dernière minute

Le 27e festival international de cinéma Vues d’Afrique se termine cette semaine. Pour vous, quelques suggestions de dernière minute.

La réalisatrice allemande Pascale Lamche propose, avec Black Diamond, l’or des fous, un documentaire percutant dans lequel est révélée l’existence d’une nouvelle forme d’esclavagisme, à savoir la commercialisation des jeunes footballeurs africains, qui s’articule principalement autour d’un réseau international financé par les pétrodollars du Moyen-Orient. À travers une démonstration convaincante qui s’attarde aux différents visages que peut prendre cet ignoble commerce, la réalisatrice compose une oeuvre forte, qui compte assurément parmi les incontournables de cette édition.

Avant de prendre l’affiche du Cinéma Parallèle, Mighty Jerome, du Canadien Charles Officer, sera présenté au festival en première québécoise. Ce documentaire produit par l’ONF s’intéresse au parcours du sprinter Harry Jerome, assurément l’un des plus grands athlètes de l’histoire de notre pays. À travers le récit de son existence, qui se déclinerait en trois grandes phases – ascension, chute, rédemption -, le réalisateur en profite pour composer une très intéressante histoire du racisme au Canada. Un film d’archives et de montage impressionnant, qui se démarque par la fluidité de sa réalisation et la sublime unité chromatique de ses images.

De l’Ouganda nous provient Imani, un film choral signé Caroline Kamya qui s’intéresse au quotidien de l’après-guerre à travers les destins d’un enfant-soldat en réhabilitation, d’une bonne travaillant dans une famille bourgeoise et d’un danseur de breakdance à la conscience sociale aiguisée. Tour à tour aux prises avec les séquelles laissées par les conflits armés dans l’inconscient collectif de leurs semblables, ces trois personnages devront faire preuve d’une résilience à toute épreuve afin de s’inventer un futur. Malgré une réalisation et un récit légèrement maniérés, cette rare réalisation ougandaise (production nationale d’un peu plus de dix films par année) mérite le détour.

Mentionnons que Journal d’un coopérant, de Robert Morin, et Les tortues ne meurent pas de vieillesse, de Hind Benchekroun et Sami Mermer, seront présentés pendant ces derniers jours de festivités. Une belle occasion de rattraper ces deux excellents films. Enfin, on s’en voudrait de manquer la soirée de clôture et le long métrage Zombi damou, du Haïtien Arnold Antonin, une fable fantastique qui viendra clore cette 27e édition.

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