Le sens de l’humour : Humour 101
Dans Le sens de l’humour, d’Émile Gaudreault, Michel Côté suit les leçons d’humour de Louis-José Houde et de Benoît Brière.
D’un film à l’autre, Émile Gaudreault (Nuit de noces, De père en flic) prend de l’assurance. Et ce cinquième long métrage ne dément pas cette impression. Ainsi, pour embrasser le paysage enchanteur où il situe une histoire sombre de tueur en série s’en prenant aux Montréalais, le réalisateur multiplie d’amples mouvements de caméra aériens. Et comme si cela ne suffisait pas à en mettre plein la vue, la palette de couleurs qu’il nous offre est des plus éclatantes.
Avec son comparse Benoît Pelletier (Idole instantanée), il propose un scénario bien huilé, quoiqu’un peu trop mécanique, où l’équilibre entre le suspense et l’humour s’avère parfaitement dosé. Rien n’a été négligé, pas même les personnages secondaires, aussi attachants qu’amusants, telles l’épouse dépressive (Sonia Vachon) et la toxicomane émotive (Évelyne Gélinas).
Évidemment, la pièce de résistance est le retour au grand écran du tandem Michel Côté et Louis-José Houde, auquel se greffe avec bonheur un troisième élément en la personne de Benoît Brière. Une fois de plus, chapeau à Gaudreault pour sa direction d’acteurs. Sans jamais voler la vedette à ses comparses, Côté crée un personnage si attendrissant malgré sa nature monstrueuse que l’on en vient à se prendre d’affection pour lui; il est vrai que sa timidité évoque celle du Ver de terre de Cruising Bar. En humoristes ratés, le premier sombre, le second enjoué, Louis-José Houde fait montre de plus de maturité dans son jeu, tandis que Benoît Brière fait mouche à chaque réplique.
À voir si vous aimez /
De père en flic d’Émile Gaudreault, Les émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris, Le couperet de Costa-Gavras